Esther Gorintin

Sur un coin du petit écran... Au début des années 2000 apparaît pour la première fois à l'écran Esther Gorintin. Cette Polonaise alors âgée de plus de 80 ans, parlant parfaitement le Yiddish, fait ses premiers pas d'actrice. Et c'est un émerveillement. Merci à Emmanuel Finkiel de l'avoir découverte, de lui avoir offert un rôle magnifique dans "Voyages". Une prestation si étonnante que tombèrent aussi sous son charme, entre autres, Mathieu Amalric, Alain Corneau, Pavel Lounguine, et surtout Julie Bertuccelli ("Depuis qu'Ottar est parti") qui lui offrirent un rôle dans leur film. Rien que du haut de gamme ! Et ce soir, alors que je suis malade, et fatigué, je décide de regarder un téléfilm inédit sur France 2, "Drôle de Noël!". Je n'ai pas le courage de lire mon Canard Enchaîné hebdomadaire, atomisé que je suis par les prises successives d'Advil. Valérie Benguigui, Elodie Navarre, Frédérique Bel, Grégori Derangère... rien que du beau monde. Après tout, pourquoi pas ? Je me dis que ce sera toujours mieux que de broyer du noir, à me moucher perpétuellement. Et non seulement le téléfilm est très bon, meilleur que bien des films français qui sortent sur grand écran, et, cerise sur le gâteau, il est illuminé - c'est de saison - par la présence de l'inestimable Esther Gorintin. Voilà qui suffit à mon bonheur ce soir. Je ne vivrai probablement aussi longtemps qu'Esther Gorintin, mais je ne peux cesser de me dire que je voudrais être ainsi, avec la même malice, la même facétie. Ma raison me conduisait vers Arte, et son excellente série documentaire "L'Apocalypse", mais mon coeur et ma fatigue mon laissé planté devant France 2 (service public aussi, puisque je ne regarde aucune chaîne privée), et je ne le regrette absolument pas. Esther Gorintin, où l'espoir d'un devenir radieux. Jusqu'au bout.