The Spirit

Un esprit sans âme...

Voici donc "The Spirit", le nuveau film proposé par Franck Miller, après "Sin City", qui nous avait tant ébloui. Mais cette fois-ci, il n'y a pas Robert Rodriguez derrière le réalisateur. Et ça se voit !

Denny Colt, un ancien flic, revient mystérieusement d'entre les morts. Il est désormais le Spirit, combattant du crime dans les rues obscures de Central City. Son ennemi juré, Octopus, a un but bien différent : dans sa folle quête d'immortalité, il s'apprête à détruire la ville. Aux quatre coins de la cité, le Spirit traque le tueur. Sur son chemin, le héros masqué croise des femmes, toutes sublimes, qui cherchent à le séduire, l'aimer ou le tuer... Seul son amour de toujours ne le trahira pas : Central City, la ville qui l'a vu naître... deux fois.

Franck Miller nous vient de la BD, où à moins de 29 ans fit grand éclat avec "The Dark Knight Returns" et "The Dark Knight Strikes Again", où il peint merveilleusement un Batman vieillissant et psychopathe. Il enchaîna avec "Elektra", une excellent BD dont il est le créateur. Il fut aussi au cinéma, co-scénariste, co-réalisateur, et même acteur. C'est notamment lui qui a produit "300", un film lui aussi visuellement impeccable. C'est "Sin City" qui le porta aux nues, avec l'aide de Robert Rodriguez et l'appui de Quentin Tarentino. Et ce fut une espèce de choc visuel assez éclatant, dans un excellent film qui remettait en selle l'étonnant Mickey Rourke. Ici, pas de doute, les images sont impeccables.

Visuellement, il n'y a absolument rien à redire. Mais nous commençons d'être habitués à ces perfections visuelles depuis "Renaissance", "A Scanner Darkly", "Sin City", "300", etc. Il faut désormais d'autres ingrédients pour nous convaincre totalement, à commencer par un scénario, une distribution, une interprétation. Or ici, les erreurs de casting, et les outrances d'interprétation sont pléthore. Samuel L. Jackson nous campe un Octopus ridicule, et Eva Mendès (pourtant excellente dans "La Nuit nous appartient" de James Gray) ne fait que porter des robes et minauder, faire des moues de starlettes et battre des cils. On frise assez souvent le ridicule, preuve que le second degré, dans le jeu d'acteurs, n'est pas accessible à tous.

En revanche, et c'est à mon sens ce qu'il y a de mieux du côté de l'interprétation, Scarlett Johansson est parfaite dans son second rôle, et manie l'humour avec une réelle délectation, et Gabriel Macht est très bien en Denny Colt/The Spirit, et ce film devrait faire décoller sa carrière jusqu'ici simplement frémissante.