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3 janvier 2009

La nitescence

NitescenceAlors, 2009 ?

Voilà, nous y sommes, 2009 est bien là. Je m'en rends compte, parce que j'ai du aller m'acheter un nouveau calendrier hier à Monoprix. Avec mon vieux calendrier en face de moi, j'étais un peu déphasé...

Autant avoir les bons Saints sous le nez ! Faire le bilan de 2008 ? Prendre de nouvelles résolutions pour 2009 ? Ce ne sont pas là des exercices auxquels j'aime m'adonner. Les arrêtés calendaires ne sont pas ma tasse de thé. Et je crois que l'Histoire me donne raison. Le XXème siècle a commencé avec la guerre 1914-1918, et s'est probablement clos, au choix, en 1989 avec la chute du mur de Berlin, ou en 2001 avec les attentats au World Trade Center, alors les dates...

Seul le temps, la notion du temps, est important. Le "temps réel" pour tout ce qui peut concerner la science, mais aussi - et surtout - le "temps ressenti", celui dont a parlé de façon indépassable Marcel Proust. Et puis, lorsque j'étais enfant, puis adolescent, puis jeune, la "nouvelle année" commençait bien davantage avec chaque rentrée scolaire qu'avec chaque 1er janvier...

C'est une banalité, mais je dois reconnaître que je ne suis jamais mécontent de me dire que désormais une nouvelle époque commence. Ce doit être une escpèce d'état viscéral et collectif, qui nous fait sans cesse souhaiter une "renaissance", pas au sens américain "re-born" ou "born again", mais au sens de Renaissance, le grand bouleversement historique et surtout culturel survenu en France sous François 1er. C'est évident, à souhaiter le début d'une nouvelle période, on la souhaite meilleure que la précédente. Il conviendrait donc d'être optimiste. Voilà qui me laisse songeur.

Et justement, je songe à ce bon mot de Billy Wilder : "Les optimistes ont fini à Auschwitz, les pessimistes on fini à Hollywood". Un aphorisme qui plombe un peu. Pourtant, je ne souhaite pas "2009, l'année des keufs" ! Ce n'est pas un augure très appétissant, bien que crédible. Alors je vous propose un vieux mot, inusité, mais que 10 ans de cours de latin ont gravé dans ce qu'il me reste de mémoire.

La nitescence, du verbe latin "nitescere", qui signifie luire, éclairer. La nitescence, c'est la lueur. Non, vous ne me voyez pas venir, et je ne veux pas parler de lueur d'espoir. Ma période teen-age est révolue. Je songe à cette lueur qui éclaire, qui ferait de nous, collectivement, des êtres clairvoyants au sens strict, des êtres qui voient clair. Et pour cela, plutôt que la sempiternelle intimation (voir l'ordre) à se maintenir la tête dans le guidon, afin de continuer de survivre (ne devrait-on pas dire sousvivre ?), mais tout son contraire, le ver la tête, ralentir, regarder devant, avancer en observant. Et surtout, percevoir un horizon. Avec cette nitescence désirée, je souhaite au contraire que chacun prenne davantage de recul, afin de mieux appréhender le monde, de mieux regarder autrui. Et si je ne m'abuse, un des grands moments de la pensée collective et universelle fut le XVIIIème siècle, autrement nommé "Le Siècle des Lumières".

Alors oui, la nitescence pour tous, la lueur présente en chacun de nous, pour mieux regarder derrière nous, pour mieux envisager ce qui se tramera devant nous. Et même si Sénèque affirme que "la cécité n'empêche pas d'être heureux" - ce que je lui accorde - il m'apparaît que l'invasion de la terre par de multiples petites lueurs saura dégrossir bien des esprits ramollis. Avec la nitescence, ça tombe sous le sens, on sort de l'ombre, à condition d'avancer vers elle.

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