Des Idiots et des Anges

Une rédemption.

Angel est un homme égoïste et sans principes qui s'éveille un matin avec des ailes dans le dos. Il s'efforce de les dissimuler mais les autres clients du bar où il a ses habitudes vont finir par percer son secret...

Il serait grand temps pour le public de connaître et d'apprécier l'incontestable talent de Bill Plympton, dont le talent est incontestable. "L'impitoyable lune de miel" en 1997, "Les mutants de l'espace" en 2000, puis "Mondo Plympton", une compilation de ses courts métrages en 2001 sont de véritables merveilles.

Dans le monde du cinéma d'animation, Bill Plympton tient une place particulière : son crayonné est unique, et ses scénarii sont tous empreints d'humour noir, de burlesque, de fantastique. Il est souvent très critique sur le monde dans lequel nous vivons.

Ici, dans "Des Idiots et des Anges", on jubile à voir nos travers, notre égoïsme, notre avidité, nos petits mépris quotidiens, incarnés par Angel notamment. Depuis le propos, jusqu'à la bande son (parfaite), en passant par un humour noir très corrosif, des points de vue originaux appuyés sur des références cinématographiques, un dessin très original et des couleurs dé-saturées, et quelques envolées poétiques, Bill Plymton nous montre que le cinéma d'animation peut être un cinéma d'auteur, à mille lieues de Pixar, Disney et autres, quelle que soit leur valeur.

Il y a de toute évidence une place pour cette originalité. Alors certes, l'homme n'est pas dépeint de façon idyllique, mais survient parfois la possibilité d'une rédemption susceptible de nous ouvrir sur un monde meilleur, assis sur une conscience meilleure. Et cette rédemption, chez le réalisateur, ne se limite pas en une litanie de remords et de bonnes actions.

Un film original, engagé et pertinent, pour sortir de la banalité.