La crise ? Les crises !

Trop de généralités.

C'est un abus de langage que de tout mettre sur le dos de "la" crise. C'est un peu comme lorsqu'on critique le "système", la "société". Une espèce de fourre-tout que le brave quidam a bien du mal à cerner, et pour cause. Nous ne vivons pas tout à fait "la" crise, et c'est plus complexe que ça : nous vivons quatre crises majeures simultanément :

=> Evidemment, il y a en premier lieu la crise économique, issue de la crise financière. On connaît les dramatiques conséquences de cette crise économique à laquelle il faut faire face : chute de la confiance, augmentation du chômage, crise sociale. Pour autant, il ne faudrait pas oublier les autres crises, parallèles, qui se conjuguent, et font de cette période, partout dans le monde, un moment difficile de l'histoire mondiale.

=> Il y a une crise énergétique, et quel qu'en soit le terme (20 ans, 50 ans ?), nous savons d'ores et déjà que les ressources pétrolières ne sont pas éternelles, et qu'il nous faut penser d'autres sources d'énergie. Nous savons aussi que l'uranium n'est pas, lui non plus, inépuisable. Il faut donc aussi remettre en question le tout-nucléaire. Il y aura là de nouvelles sources de richesses, mais il nous faut aller vite. "Maîtriser le soleil, le vent..." comme dit Obama, ne se fera pas d'un claquement de doigt.

=> Nul n'ignore plus désormais que nous sommes en pleine crise climatique. Cet exceptionnel dérèglement climatique engendrera des mouvements de populations, des exodes, auxquels nous devons nous préparer. Or, de ce point de vue, je ne sache pas que la moindre résolution soit mise en oeuvre, ni même pensée ! Pour sa part, la France, en rejetant 30.000 immigrés clandestins par an, ne donne pas l'exemple.

=> Enfin, il y a une crise alimentaire majeure. Il ne faudrait pas oublier que près d'1 milliard de personnes ne mangent pas à leur faim ! Je n'entends nulle part, à ce propos, que la moindre contribution massive des pays riches à destination des pays les plus démunis soit mise en oeuvre. Et si à cette crise alimentaire, nous ajoutons la crise de l'eau (combien n'ont pas de puits, n'ont pas l'eau potable), nous comprenons le désarroi de populations entières.

Les journalistes devraient, lorsqu'ils interpellent les grands de ce monde, songer à étoffer leurs propos et leurs interrogations, en exigeant des réponses quant à ces 4 crises simultanées. Aucune d'entre elle ne saurait effacer les autres, ni se résoudre indépendamment des autres. Par exemple, penser la nouvelle industrie automobile qui participe de la crise économique, sans évoquer la crise énergétique, reste nul et non avenu. Evoquer les flux migratoires sans évoquer la crise climatique, c'est penser dans le vide. Etc...

Un projet construit devra impérativement s'articuler autour de la résolution de ces 4 crises. Chacune est porteuse des germes de guerres effroyables, et les bons efforts pour sauver banques et industries seront vains. On ne résout jamais rien avec de la vacuité. Et la gesticulation, c'est de la vacuité.

Comments

[immobilier]

C'est exact, mais la crise économique, prend automatiquement le dessus car l'aspect fiancier reste prépondérant.
L'appat du gain, la soif de profit, pousse le système toujours plus loin.
D'ailleurs, l'économie verte devient pour certain un nouveau filon pour simplement faire de l'argent.