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La Vie ChonChon
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15 mars 2009

Welcome

WelcomeQuand la solidarité est punie. Pour impressionner et reconquérir sa femme, Simon, maître nageur à la piscine de Calais, prend le risque d'aider en secret un jeune réfugié kurde qui veut traverser la Manche à la nage. Depuis longtemps, Philippe Lioret avait l'idée de faire un film sur les personnes qui fuyant leurs pays d'origine pour rejoindre l'Angleterre se retrouvaient coincés à Calais. Après en avoir parlé à Emmanuel Courcol et Olivier Adam, ils ont commencé à chercher ensemble une histoire. Ils ont pris contact avec des associations et sont partis à Calais pour cotoyer la vie des bénévoles et des réfugiés. Le choix par Philippe Lioret de ce difficile et délicat sujet pour un long métrage est à saluer, incontestablement. Le film est particulièrement réussi, notamment l'image (un camaïeu de gris-bleu parfaitement approprié), notamment aussi l'interprétation de Vincent Lindon, Firat Ayverdi et Audrey Dana. Mais, malgré le souffle unanimiste qui se répand, je souhaite revenir sur le scénario : les motivations de la solidarité de Simon pour ce sans-papiers venu d'Irak me gênent un peu. Car, comme dans presque tous les films, Simon est un homme qui agit - au moins dans un premier temps - pour des raisons personnelles, pire encore, pour des raisons amoureuses, dans le but de reconquérir sa femme alors qu'il est en pleine procédure de divorce. N'y-a-t-il donc pas d'homme susceptible d'agir par pure conviction, avec la certitude que le pouvoir législatif - démocratiquement - a tricoté une loi injuste, dans le cas présent le délit de solidarité ? Faut-il toujours qu'un homme agisse par amour, par esprit de reconquête amoureuse, plutôt que par sincère fraternité ? Certes, on peut réaliser de bien belles choses pour de mauvaises raisons - ou plutôt pour des raisons accessoires - mais l'homme n'est-il pas animé aussi, parfois, par de nobles convictions ? C'est à mon sens la limite du film, qui reste un bon film, bien réalisé, et bien interprété. Il a le mérite d'aborder un sujet important, mais insinue qu'il n'y a pas de désintéressement chez l'homme. Certains sont nourris d'affect, d'autres doués aussi de raison (l'un n'empêchant pas l'autre), et le cinéma sacrifie incessamment les seconds au profit des premiers. Toujours agir pour profiter, rarement pour avancer, conquérir, progresser.
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