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6 août 2009

Little New York - Staten Island

Little_New_YorkLittle Mafia

Sully, vidangeur de fosses septiques et futur père, est prêt à tout pour assurer l'avenir de son fils. Jasper, modeste épicier, a une qualité primordiale aux yeux de la mafia pour qui il travaille contraint et forcé : il est sourd-muet. Parmie Tarzo, chef de la mafia locale, se verrait bien éliminer la concurrence. 
Tous trois vivent à Staten Island, sous l'ombre écrasante de Manhattan. Leurs chemins vont se croiser, a priori pour le pire...

Incontestablement, le réalisateur James DeMonaco, par ailleurs scénariste chevronné, est un cinéphile. Il nous propose ici, sous la forme d'un thriller-comédie noir, un hommage au génie de Manckiewicz (à moins que ce ne soit un pastiche), qui consiste à nous raconter une histoire de trois points de vue différents, trois personnages, comme dans l'excellent "A letter to three wives - Chaînes Conjugales" de 1947. Cet hommage présente l'inconvénient d'avoir été usé jusqu'à la corde par le réalisateur le plus surestimé du monde, Quentin Tarentino, et nous en connaissons tous les ressorts.

Le film n'est pas dénué de tout intérêt pour autant : il se situe à Staten Island, la partie toujours oubliée de New York, et c'est une originalité bienvenue. Les trois personnages sont bien dessinés, et l'intimité de chacun nous est dévoilée avec beaucoup d'intelligence. L'interprétation est remarquable.

Ethan Hawke, pas toujours très astucieux dans ses choix de films, capable du meilleur comme du pire, s'en tire plutôt bien ici. Dommage que le réalisateur lui inflige trop de grands plans inutiles, et un ralenti très très appuyé qui le desservent plutôt.

Vincent D'Onofrio, alors qu'il est déjà très occupé pour la TV, ne se trompe que très rarement, et sait choisir ses réalisateurs : Kubrick, Colombus, Schumacher, Minghella, Stone, Altman, Lee, Burton, Bigelow... Ici, il est admirable de drôlerie décalée, assumant benoîtement son passage de petit mafieux local à militant écologiste perché sur son chêne. Un beau rôle, parfaitement endossé.

Enfin, Seymour Cassel. L'immense Seymour Cassel. Cet acteur fétiche de John Cassavetes, et plus récemment de Steve Buscemi, peut tout jouer. Et même dans ce rôle de charcutier-traiteur sourd-muet et modeste, il est capable de susciter en nous toute une gamme de sentiments, depuis la plus sincère compassion jusqu'à frôler l'éclat de rire. Admirable.

Et donc, surtout pour les comédiens et pour les personnages originaux qu'ils habitent avec drôlerie, mais aussi parce qu'il sort des sentiers battus, même au sein du cinéma indépendant américain, et enfin parce que c'est une production française (Luc Besson est parfois étonnant !), on peut, malgré ses effets appuyés et ses références cinéphiles vaines, voir ce petit film qui ravigote.

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