Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Vie ChonChon
La Vie ChonChon
Derniers commentaires
Archives
31 juillet 2009

Tomers Town

Somers_Town Amicalement. Tout juste sorti de son foyer d'accueil, Tomo, 16 ans, fuit les Midlands pour se rendre à Londres. Marek, lui, vit avec son père, un ouvrier du bâtiment polonais porté sur la bouteille. Timide et sensible, le jeune Marek est passionné de photo et se sent mal à l'aise dans l'univers de son père. La rencontre inopinée de ces deux garçons un peu paumés dans le quartier de Somers Town à Londres les conduira à former une drôle d'alliance. A peine deux ans après "This is England", Shane Meadows revient avec ce petit film, chronique sociale sans pathos, dans une banlieue oubliée de Londres, filmée avec un noir et blanc légèrement "arty" qui rappelle la Nouvelle Vague de Truffaut et les personnage de Loach. Le film est court (1H10), reste sans "grand message profond", a tout de l'oeuvre modeste improvisée, mais reste assez bien vu et drôle. Cette histoire d'amitié entre un gamin paumé qui vient des Midlands et le fils d'un immigré polonais travaillant sur les chantiers, n'est pas sombre, n'est pas torturée, mais au contraire positive, chaleureuse, pleine de vitalité et d'humour. L'adolescence n'est pas, en effet, qu'un défilé de drames existentiels. La qualité de l'interprétation est pour beaucoup dans la réussite du film : on retrouve l'épatant Thomas Turgoose dans le rôle de Tomo (plus british post-punk, tu meurs) aussi décoiffant que dans "This is England" ; Piotr Jagiello (Marek) parfait dans sa timidité ; Ireneusz Czop (Mariusz, le père de Marek) qui devrait pouvoir décrocher quelques beaux rôles ; Kate Dickie (Jane), qui a joué dans "Read Road" d'Andrea Arnold, et qui devrait pouvoir elle aussi se faire offrir de beaux rôles tant elle est charmante ; Perry Benson (le voisin Graham, arnaqueur sur les bords) qui a tout pour endosser les seconds rôles les plus épatants, connu en GB pour les rôles qu'il tient dans des séries. Tout le monde est à l'unisson, maîtrisant la part d'improvisation du film, et jouant sur les cordes de l'émotion et la gaieté comme sur celles de la désolation et du désoeuvrement. Certes, ce n'est pas un grand film, certes aussi l'épilogue joyeux n'est pas ce que je préfère, mais la description par petites touches, des gens modestes reste attachante, avec en filigrane l'évocation d'un univers social très pertinente. Si, à l'aune du cinéma anglais, le film reste assez anecdotique, à l'aune du cinéma français, dans son domaine social, c'est une petite merveille !
Publicité
Commentaires
La Vie ChonChon
Publicité
Publicité