Heures Supplémentaires

Travailler plus, pour gagner plus ? Tout le monde connaît cette disposition du gouvernement qui consiste, pour les patrons, d'avoir de plus en plus recours aux heures supplémentaires, plutôt que d'avoir à embaucher. Certes, cela permet d'augmenter le pouvoir d'achat des salariés qui peuvent y prétendre. Pourtant, dans le contexte économique actuel, où l'on assiste à une valse de licenciements, il est légitime de se demander s'il n'y a pas dans cette disposition une incroyable injustice. Aujourd'hui, pour que chacun puisse vivre décemment et dignement, il m'apparaît évident qu'il y a de plus en plus la nécessité de partager le travail, en recrutant là où c'est possible, plutôt que de recourir à ces fameuses heures supplémentaires. C'est tout le sens de la Fraternité. La masse des heures supplémentaires (exonérées de charges !) représente un nombre considérable d'emplois (non exonérés de charges), qui ne saurait résorber totalement le chômage, mais qui saurait amoindrir sa galopante étendue. Je vois là comme une évidence. Pourtant, ce que l'on constate, c'est que le patronat est actuellement servi sur un plateau d'argent : d'une part, il peut camoufler des milliers de licenciements sous prétexte de crise, tout en continuant de faire des bénéfices ; d'autre part on l'exonère d'une obligation d'embauche en lui accordant librement le recours aux heures supplémentaires. Si d'un côté Big Boss peut licencier sous quelque prétexte que ce soit, et d'un autre côté Big Boss n'est obligé en rien à la solidarité nationale avec l'autorisation implicite à ne plus embaucher, on voit bien que la crise risque de durer bien plus longtemps qu'on ne nous le dit ! Et s'il y a lieu de parler de crise financière, économique, il y a lieu surtout, désormais, de parler de crise morale, en ce sens que qu'il faut maintenant assujettir nombre d'entreprises à davantage de "moralité. Si la population commence de ruer dans ses brancards, c'est bien qu'elle semble avoir pris conscience d'une impunité qui la dégoûte. Nombreux sont les économistes, les spécialistes du chômage, les chercheurs, etc... à souligner cette absurdité injuste, cette injustice absurde. Ce gouvernement va bientôt recevoir sa carte Cotorep, tant il cumule les handicaps : aveugle, sourd, un peu débile... Et j'écris ça avec le plus grand respect pour les personnes handicapées, étant moi-même invalide Cotorep à 80%. Mais involontairement.