Ponyo sur la falaise.

Amour enfantin. Chaque nouvel opus de Hayao Miyazaki suscite évidemment la curiosité, tant l'auteur compte de grands films à son actif dont entre autres, "Porco Rosso" en 1992, "Princesse Mononoké" en 1997, "Le Voyage de Chihiro" en 2002 (l'Ours d'Or à Berlin, et un Oscar à Hollywood !), "Le Chateau ambulant" en 2005. Le petit Sosuke, cinq ans, habite un village construit au sommet d'une falaise qui surplombe la Mer Intérieure. Un beau matin, alors qu'il joue sur la plage en contrebas, il découvre une petite fille poisson rouge nommée Ponyo, piégée dans un pot de confiture. Sosuke la sauve, et décide de la garder avec lui dans un seau. Ponyo est aussi fascinée par Sosuke que ce dernier l'est par elle. Le petit garçon lui promet de la protéger et de s'occuper d'elle, mais le père de Ponyo, Fujimoto - un sorcier autrefois humain qui vit tout au fond de la mer - la force à revenir avec lui dans les profondeurs. Bien décidée à devenir humaine, Ponyo s'échappe pour retrouver Sosuke. Mais avant de prendre la fuite, elle répand l'élixir magique de Fujimoto, l'Eau de la Vie, dans l'océan. Le niveau de la mer s'élève, et les soeurs de Ponyo sont transformées en vagues gigantesques qui montent jusqu'à la maison de Sosuke sur la falaise, et engloutissent le village... Une petite fille et un petit garçon. L'amour et la responsabilité. La mer et l'essence de la vie. Véritable antidote à l'anxiété et aux doutes de notre époque, Ponyo sur la falaise est la fabuleuse histoire d'une mère et de son enfant. Aucune raison d'être déçu devant "Ponyo sur la falaise", même si à mon goût, on n'y retrouve pas la grâce absolue qu'on rencontrait dans "Mon voisin Totoro". Mais je ne vais pas ratiociner. S'inspirant de "La petite Sirène" d'Andersen, Miyazaki déploie une imagination débordante et une très belle poésie émaillée de trouvailles. Et, ce n'est pas un vilain mot sous les pinceaux du cinéaste, il y a l'amour. Ce bel amour entre ces deux enfants, capables de passer outre leurs différences. La plus belle réussite est peut-être Ponyo elle-même, toute en énergie et en facéties, toute en gourmandise, dont la bouille rousse à elle seule est un enchantement ! A chaque transformation la poésie est renouvelée. Puisqu'il paraît qu'en cette difficile période il convient d'aller "se changer les idées", au lieu de vous jeter sur je ne sais quelle douteuse comédie française, courrez à la rencontre de Ponyo : merveilleuse, elle vous enchantera !