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31 mai 2009

Avigdor Lieberman

Lieberman_AvigdorHaïr la Paix ? "Je rêve de faire de l'Israël un état juif, pour les juifs, peuplé uniquement de citoyens juifs." Ainsi s'est donc exprimé Avigdor Lieberman, le Ministre des Affaires Etrangères de l'Israël. Le sujet est délicat. Plutôt que d'émettre une opinion, je m'en remets à Shlomo Ben-Ami, ancien ministre israélien qui a eu le courage de déclarer : " La nomination d'Avigdor Lieberman est une provocation à l'ensemble de tous les pays engagés dans les accords de paix". Il évoque ici le Quartette (ONU, Union Européenne, Russie, USA). Personne n'osera taxer Shlomo Ben-Ami d'anti-sémitisme. Avigdor Lieberman n'a qu'une obsession : renoncer à tous les accords conclus précédemment. Alors certes, du temps de George W. BUsh, ses propos auraient été entendus d'une autre oreille, plus bienveillante, notamment à cause de la pression de l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) qui n'est autre que le deuxième plus puissant lobby des USA après la National Riffle Association (NRA). Aujourd'hui, il faut compter avec Barack Obama, qui ne l'entend pas du tout de cette oreille ! Et sur le sillon du Président américain, Nicolas Sarkozy n'a pas rencontré le sinistre bonhomme, laissant ce soin au "meilleur ami de l'Israël", Bernard Kouchner. On comprend dès lors que fort heureusement, Nicolas Sarkozy renie son inclination pathétique en faveur de George W. Bush, pour se rallier à la politique de Barack Obama, plus en phase avec la complexité du Proche-Orient. Il y a donc bien désormais une "stratégie franco-américaine". L'idéologie mise en place par Ariel Sharon, largement véhiculée sans relâche par Benjamin Netanyahou, a donc du plomb dans l'aile. Elle consistait à faire passer, sous prétexte de croisade contre le terrorisme, tout et n'importe quoi (en l'occurrence l'Irak, l'Iran...) avant la négociation avec les Palestiniens. Cette croisade ne justifie plus tout. Désormais, la lutte contre le terrorisme n'est plus une croisade contre l'Islam qui ignorait l'ONU et l'UE. Barack Obama, fort intelligemment, a ressorti la fameuse proposition faite par le roi Abdallah d'Arabie Saoudite au nom de la Ligue Arabe à l'Israël. Cette proposition avait été publiée en 2002 dans le New York Times : elle consistait à échanger, contre la partition de Jérusalem, le retour au frontières de 1967 et donc l'évacuation des colonies, un engagement durable de l'ensemble du monde arabe. Un geste spectaculaire et courageux, qui anéantissait l'éternel argument de l'Israël : un accord avec les Palestiniens n'engagerait pas les Etats Arabes. De nouveaux groupes de pression voient le jour et s'intensifient en Israël, qui ne campent pas sur les positions du Likoud et de l'AIPAC (notamment la "J-Street" très démocrate et très anti-Likoud). Et le 21 mai 2009, un écrivain israélien, Gideon Levy, publiait dans les colonnes d'El Haaretz (le quotidien de Tel Aviv) : "Barack Obama est le plus grand ami de l'Israël, et il peut en être le dernier sauveur". On ne dira jamais assez l'immense qualité et le courage presque insensé de ce journal. Le 4 juin 2009, Barack Obama sera au Caire, en Egypte, la plus prestigieuse des capitales arabes, où il exposera dans un discours les grandes lignes de son plan de paix pour le Proche et le Moyen-Orient. S'il confirme la réorientation historique dans les rapports des Etats-Unis avec l'Islam, ce 4 juin 2009 fera date. Il ne sera plus temps, pour qui que ce soit en Israël, de haïr la Paix.
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