Joyeux Juillet ?

Le mois de Jules César.

C'est donc bien un mois d'été, que je n'aime pas particulièrement, qui s'écoule peu à peu, avant la parenthèse aoûtienne qui voit Paris se déserter peu à peu. Mais, comme il y a toujours la possibilité de voir le verre à moitié vide, il y a aussi la possibilité de regarder un peu plus attentivement le verre à moitié plein.

Dans le contexte actuel, ce n'est pas facile du tout. Il faut continuer de regarder chaque dépense comme s'il s'agissait de l'acquisition d'un bien précieux ; il faut faire face à la fatigue de toute cette pénible année ; il faut continuer d'observer Notre Plénipotentiaire National avec un oeil critique et prudent ; il me faut espérer que la pneumonie virale de Choube s'est définitivement éloignée ; il faut envisager de regarder tous les autres partir en vacances... Et puis ces petites choses anodines qui rassérènent un peu, je les saisis, je m'y attache momentanément, histoire de barioler un peu à la marge la laideur du quotidien.

Au boulot, c'est le dernier mois à travailler sans Lady Pat, ce fut l'occasion de récupérer grâce à ZaZa de Mongoland un réfrigérateur, et c'est parfois le lieu de quelques bonnes rigolades, malgré tout. Et puis, il y a, enfin entérinée, la création de notre "CGT Dauphine", syndicat d'établissement immatriculé à la Mairie de Paris, qui nous permettra de faire valoir, si le besoin venait à s'en faire sentir, nos droits. Et puis c'est symbolique : dans cet antre ultra-libéral, l'apparition de la "CGT Dauphine", toujours inter-catégorielle, n'est pas sans évoquer le lourd contexte national.

Tandis que d'autres fêtent l'anniversaire des premiers pas de l'homme sur la lune, je me plais à penser à l'anniversaire de Woodstock, à Bethel, au nord de NY, en juillet 1969 aussi. Non pas que je sois hippie ou que je puisse m'en revendiquer plus que quiconque, mais simplement que je trouve ça plus intéressant.

Il y a aussi le beau temps conjugué à Paris Plage qui me permet de longues promenades sur les quais de la Seine, où je me plais à divaguer, à rêver, à réfléchir aussi. Et le cinéma ! Quatre films on ne peut pas plus gay-friendly et parfois homo-érotiques, dans des genres très différents : "Le roi de l'évasion" de Alain Guiraudie, "J'ai tué ma mère" de Xavier Dolan, "Bronson" de Nicolas Winding Refn, et l'inévitable - mais pas le meilleur - "Brüno" de Sasha Baron Cohen. Les trois premiers sont incontestablement trois pépites, que je vais me plaire à commenter un par un très bientôt. Je ne peux que regretter qu'ils ne trouvent un plus large succès.

Et, comme Jules César fut "l'homme de toutes les femmes, et la femme de tous les hommes", ce mois de juillet, son mois donc, m'apparaît comme fidèle à son image, totalement en marge du sempiternel et désolant défilé militaire du 14 juillet.

Juillet 2009, ce mois complètement folle.