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La Vie ChonChon
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1 février 2010

Mother

MotherSuperbe mélange des genres.

Une veuve élève son fils unique Do-joon qui est sa seule raison d'être.
A 28 ans, il est loin d'être indépendant et sa naïveté le conduit à se comporter parfois bêtement et dangereusement ce qui rend sa mère anxieuse.
Un jour, une fille est retrouvée morte et Do-joon est accusé de ce meurtre.
Afin de sauver son fils, sa mère remue ciel et terre mais l'avocat incompétent qu'elle a choisi ne lui apporte guère d'aide. La police classe très vite l'affaire.
Comptant sur son seul instinc maternel , ne se fiant à personne, la mère part elle-même à la recherche du meurtrier, prête à tout pour prouver l'innocence de son fils...

Incontestablement, Jooh-Ho Bong confirme qu'il est un cinéaste majeur. "Memories of Murder" en 2004, et sa participation dans le triptyque "Tokyo !" aux côtés de Michel Gondry et de Léos Carax en 2008 nous avaient déjà convaincus. Cette participation, où il évoquait la vie d'un homme qui restait enfermé chez lui, réduisant au minimum tout contact avec l'extérieur en dehors de la livreuse de pizza, laissait déjà entrevoir son intérêt pour les "marginaux".

Ici, il ose mélanger tous les genres : comédie d'humour noir, chronique sociale, récit policier, thriller psychologique, mélodrame familial... Et pourtant, jamais il ne se disperse, parvenant à imposer une tension dramatique constante.

Au delà de mélanger les genres, il mélange aussi les styles : le lyrique et le trivial, le grandiose et le grotesque, le comique et le tragique. Il réussit totalement cette étrange collision entre l'ordinaire de la vie quotidienne et la monstruosité. Pourtant, jamais il ne perd ni n'égare le spectateur. Sa réalisation est éblouissante, relevant d'un art aussi grandiose que discret.

Pour parfaire le tout, il parvient à constituer une distribution passionnante. En premier lieu, portant sur ses frêles épaules, dans le rôle de la mère, il y a Kim Hye-Ja, sortie d'une série TV populaire de Corée, époustouflante. Ensuite, pour incarner son fils, Won Bin ("Frères de Sang" de Je-Gyu Kang en 2005) campe un idiot à la mémoire qui flanche tout à fait convaincant, tantôt angélique, tantôt effrayant. Son ami est incarné par Jin Ku ("A better sweet life" de Kim Jae-Woon en 2006) parvient à exister malgré toute l'épaisseur des deux rôles principaux.

Il ne faut donc absolument pas hésiter à aller voir ce film excellent, qui parvient autour d'une réalisation de maestro, à conjuguer des sujets divers, des styles variés, dans une paradoxale unité. Et dès la scène d'ouverture, magnifique et étrange, on se laisse emporter pour un grand moment de cinéma.

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