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La Vie ChonChon
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28 février 2010

Une éducation

Une_EducationDevenir adulte, choisir sa vie.

1961, Angleterre. Jenny a seize ans. Élève brillante, elle se prépare à intégrer Oxford. Sa rencontre avec un homme deux fois plus âgé qu'elle va tout remettre en cause. Dans un monde qui se prépare à vivre la folie des années 60, dans un pays qui passe de Lady Chatterley aux Beatles, Jenny va découvrir la vie, l'amour, Paris, et devoir choisir son existence.

La Danoise Lone Scherfig nous propose, pour son troisième film, une critique assez désenchantée du rôle de la femme dans l'Angleterre conservatrice du début des années 1960.

Pour mener à bien son projet, elle a choisi de jouer au "chaud et froid", alternant la drôlerie et la cruauté, les espérances et les désillusion de sa jeune héroïne. Elle mêle aussi son regard social et son regard plus scrutateur sur le parcours initiatique personnel de Jenny.

Si les dialogues sont souvent vifs et excellemment servis, on peut regretter que les analyses psychologiques soient moins subtiles, parfois mêmes émaillées de clichés. Le charme suranné du début des années 1960 fait carrément songer aux années 1950, et la vision du Paris de Saint-Germain-des-Prés reste vu et revu !

Mais il y a l'interprétation. Alors que je scrute sa carrière depuis 1987 et sa prestation dans "Prick up your ears" de Stephen Frears, et que depuis des réalisateurs de la trempe de Jim Jarmusch, Paul Thomas Anderson, Sam Raimi et Lasse Hallström, j'éprouve toujours un vif plaisir à retrouver Alfred Molina, ici épatant dans le rôle du père de Jenny. On ne peut qu'admirer l'iconoclaste Sally Hawkins ("Le rêve de Cassandre" de Woody Allen en 2007, "Be Happy" de Mike Leigh en 2008). Emma Thompson, Dominic Cooper, Rosamund Pike et Olivia Williams sont au diapason.

Bien entendu, Peter Sarsgaard est parfait, et continue de tisser sa carrière habilement, après "Another day in paradise" de Larry Clarck en 1999, "Boys don't cry" de Kimberly Peirce en 2006, "Jarhead" de Sam Mendès en 2006, et "Dans la brume électrique" de Bertrand Tavernier en 2009. Excellent acteur de sa génération.

Et puis, pour clore, on se réjouit du jeu de Carey Mulligan, qui après "Public Ennemies" de Michael Man et "Brothers" de Jim Sheridan récemment, prouve qu'elle est une actrice très prometteuse, capable d'offrir de multiples facettes. Ici, elle fait preuve d'une indescriptible fraîcheur effrontée qui fait mouche.

Si j'aime le choix que fera Jenny après cette parenthèse fougueuse au coeur de son adolescence, j'aurais aimé que le film soit plus attentif à ses hésitations, à ses craintes, à ses aléas psychologiques. Mais cela tient surtout au fait que le film n'est pas exempt de clichés, d'mages d'Epinal. Reste et demeure que le constat fait sur le choix personnel de Jenny, et sur l'environnement social qui imprègne le film est intéressant.

Et surtout, l'interprétation est si excellente, qu'elle parvient presque à faire oublier les défauts de cette chronique adolescente, et sur les avancées qu'a permis, en terme de féminisme, la jeunesse qu'incarne Jenny.

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