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14 mars 2010

Le Rêve Italien - Il Grande Sogno

Le_R_ve_ItalienArdente jeunesse ?

Nicola, un beau jeune homme de la région des Pouilles (Sud de l'Italie) est policier mais rêve de devenir acteur. Il va devoir infiltrer un monde étudiant en pleine effervescence. A l'université, il rencontre Laura, une jeune fille de la bourgeoisie catholique italienne, étudiante brillante et passionnée qui rêve d'un monde sans injustices, et Libero, leader du mouvement étudiant qui rêve de révolution. Entre eux trois naissent des sentiments et de fortes passions... Cette histoire s'inspire de l'expérience autobiographique de Michele Placido, policier, qui, une fois arrivé à Rome, décida de prendre le chemin de l'art dramatique... son grand rêve.

Avant de devenir réalisateur, Michele Placido fut d'abord un acteur italien qui a joué pour de grands réalisateurs : Luigi Comencini, Marco Bellochio, les Frères Taviani, Benoît Jacquot, Francesco Rosi, Marco Ferreri, Nanni Moretti notamment. Si son film "Romanzo Criminale" en 2006 nous a laissé voir son talent de réalisateur, il faut y mettre un bémol devant ce "Rêve Italien".

Michele Placido filme ici ses souvenirs de jeunesse à la fin des années 1960, dans le cadre d'une sorte de fresque historico-intime, supposée relater la fragilité d'une Italie en pleins bouleversements. Or sa jeunesse nous semble ici vieillotte et conformiste, empreinte de trop de nostalgie, d'un mélo-romantisme un peu pesant, confinant au lyrisme télévisuel.

Il essaie de faire un parallèle entre le malaise sociétal et l'implosion de la famille traditionnelle catholique et bourgeoise, mais il y met trop de clichés, presque folklorique, trop de profils sociaux à l'emporte pièce. D'autre part, il ne parvient pas à nous transmettre la moindre émotion.

Pourtant, le film a pu compter sur une belle et dynamique distribution, au premier rang de laquelle on retrouve Riccardo Scamarcio ("Nos meilleures années", "Romanzo Criminale", "Mon frère est fils unique"). A ses côtés, Jasmine Trinca confirme son jeu sensible, et Luca Argentero (qu'il est beau !) est plein d'énergie, comme le reste de cette jeune garde italienne. Avec eux, l'excellent Silvio Orlando ("Le Caïman" de Nanni Moretti en 2006), et la sulfureuse Laura Morante qui joue tant en Italie qu'en France ("Coeurs" d'Alain Resnais, "Fauteuil d'Orchestre" de Danièle Thomson).

Mais cette belle distribution, qui ne démérite jamais et qui inspire une certaine tendresse, ne sauve que partiellement le film, dont le sujet aurait pu offrir une fresque intéressante. Je pense par exemple à "Nos Meilleures Années" de Marco Tullio Giordana et à "Les Amants Réguliers" de Philippe Garrel, véritable chef d'oeuvre.

Malgré un sujet passionnant, malgré une distribution qui fait de son mieux, Michele Placido n'est pas parvenu, selon moi, à nous proposer l'évocation ample du temps de sa jeunesse. Il ne faut jamais croire qu'en livrant son passé, son intime jeunesse, on sache faire une oeuvre personnelle intéressante. C'est même souvent tout le contraire.

Et lorsque sortira "Il Fiore del Male", j'espère vivement retrouver le réalisateur de "Romanzo Criminale", débarrassé de ses scories inutiles, de son romantisme surchargé.

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