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La Vie ChonChon
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21 mars 2010

Bus Palladium

Bus_PalladiumRock rive-gauche,

Lucas, Manu, Philippe, Jacob et Mario s'aiment depuis l'enfance. Ils ont du talent et de l'espoir. Ils rêvent de musique et de gloire.
Leur groupe de rock, Lust, connaît un succès grandissant, mais les aspirations de chacun rendent incertain leur avenir commun.
L'arrivée de Laura dans leur vie va bousculer un peu plus ce fragile équilibre.

Christopher Thompson, pour son premier film en qualité de réalisateur, nous propose l'épopée d'un jeune groupe de rock, probablement à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Christopher Thompson est surtout connu pour être le scénariste ou le co-scénariste de sa mère Danièle Thompson ("Fauteuils d'Orchestre", "Le code a changé") et celui de Thierry Klifa ("Les héros de la famille"). Il est aussi connu pour être donc le petit fils de Gérard Oury. Cette généalogie lui permet de bénéficier de critiques clémentes.

Le sujet n'est pas nouveau, mais ici, on joue trop sur la carte de la nostalgie, et surtout, on n'évite aucun cliché ni fantasme, sans même s'en amuser : les rivalités, la drogue, les groupies... Au bout du compte, c'est très immature. Seule l'amitié entre Manu et Lucas est évoquée avec sensibilité.

Ensuite, on se demande si un jour, de près ou de loin, le réalisateur a connu l'univers du rock, et même s'il a vécu l'époque à laquelle il se réfère, ou s'il s'est documenté dessus, alors qu'il souhaite en évoquer la nostalgie : le scénario semble avoir été écrit au Jardin du Luxembourg, par un post-adolescent bien né, honnissant la rébellion, jusqu'à faire de son antithèse un absolu. En somme, il recycle une mythologie contemporaine de façon très soft, il semble regarder Pigalle depuis La Closerie des Lilas, et relooker l'époque à la mode bourgeoise et germano-pratine.

La musique n'est pas en cause, puisque la partition de Yarol Poupaud est réussie. La distribution ne l'est pas davantage. Marc-André Grondin (Lucas) est excellent, comme il l'était déjà dans "C.r.a.z.y" de Jean-Marc Vallée en 2006 et dans "Le premier jour du reste de ta vie" de Rémi Bezançon en 2008. Arthur Dupont (Manu) est subtil en plus d'être bel homme ("Les amours d'Astrée et de Céladon" d'Eric Rohmer en 2007 ; François Civil (Mario) pétille ("Soit je meurs, soit je vais mieux" de Laurence Ferreira Barbosa laissait déjà voir une palette de jeu très riche) ; Abraham Belaga (Philippe) assume très bien son rôle de Dom Juan intéressé ; seul Jules Pélissier (Jacob) est fade. Dans des rôles secondaire Géraldine Pailhas et Dominique Reymond sont parfaites, et l'on est heureux de découvrir la charmante Naomi Green (Rizzo) qui de surcroît joue très bien. Et même la petite apparition de Philippe Manoeuvre est sympathique. En revanche, Elisa Sednaoui qui semble espérer vainement se la jouer Françoise Hardy n'est pas à la hauteur du rôle qui lui est confié (les deux personnages principaux sont amoureux d'elle), exempte de tout mystère, à la imite de la fadeur.

Alors, pour la musique et pour la distribution (avec une prime à Marc-André Grondin, Arthur Dupont et François Civil), le film peut valoir le coup. Mais il vous faudra faire fi du scénario comme de la reconstitution de l'époque, et surtout être disposé à avaler des clichés enfilés comme des perles. Et il vous faudra aussi désapprendre tout ce qui fait le rock et son esprit de rébellion.

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