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La Vie ChonChon
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30 avril 2010

Life During Wartime

Life_During_WartimeMiddle Class made in USA.

10 ans ont passé après les épreuves qu'a traversées la famille Jordan. Joy, qui découvre que son mari Allen n'est pas encore guéri de ses problèmes d'addiction, aimerait trouver du réconfort auprès de sa mère et de ses sœurs Trish et Helen, mais celles-ci ont leurs propres problèmes. Trish, dont le mari a été arrêté pour pédophilie, tente de retrouver l'amour dans les bras de Harvey, un homme mûr et divorcé. Helen, elle, n'est pas épanouie malgré son succès à Hollywood. Ces différentes histoires, qui remettent en scène certains personnages du filmHappiness, posent la question du pardon et de ses limites.

Todd Solondz est un peu l'enfant terrible du cinéma indépendant américain, présentant toujours un visage décalé de la société américaine : "Bienvenue de l'âge ingrat" en 1996, "Happiness" en 1999, "Palindromes" en 2005, notamment, ne proposent pas l'image habituellement véhiculée.

Ici, comme dans "Happiness", c'est une grinçante chronique familiale au coeur de la Middle Class, faite de protraits sans concession d'êtres fragiles dans le monde moderne désespéré de l'après 11 septembre 2001. Dans une atmosphère pesante, presque asphyxiante, avec une lucidité féroce, Todd Solondz nous présente des "monstres ordinaires". Il étudie le masque social acceptable que chacun se construit, souvent en contradiction avec son monde intérieur plutôt névrotique.

Dit comme cela, on pourrait penser à un film d'une infinie noirceur, mais ce serait sans compter sur tout le talent du réalisateur qui, s'il sait être cruel et désespéré, sait aussi être drôle, voire hilarant.

Ce serait aussi sans compter sur le talent de la distribution, soignée aux petits oignons. Dylan Riley Snider et Emma Hindz sont les bambins qui regardent ce monde étrange avec déjà en eux les névroses de leurs parents. Shirley Henderson (Joy) actrice fétice de Michael Winterbottom, sortie de ches Bridget Jones et de chez Harry Potter, qui pourrait aisément visiter le monde de Tim Burton, est épatante. Ciaran Hindz dont la carrière est émaillée de beaux seconds rôles ("Bon Baisers de Bruges" de Martin McDonagh en 2008, "The will be blood" de Paul Thomas Anderson en 2008, la série TV "Rome") ballade son corps de forçat, de pédophile repenti, avec un réel brio. Allison Janney (Trish), que j'adore depuis son rôle de "C.J." dans la série "A la Maison Blanche" continue ses incursions sur grand écran en faisant mouche (Away we go" de Sam mendès en 2009, "Juno" de Jason Reitman en 2008, "The Hours" de Stephen Baldry en 2003, "American Beauty" de Sam Mendès en 2000). Je parie mon billet qu'on la reverra, car c'est une immense actrice.

Il y a les apparitions de Michael Lerner, Rich Pecci, Charlotte Rampling, Ally Sheedy, chacun trimballant une désespérance plutôt lourde. Enfin, sublime fantôme d'autrefois en la personne de Paul Reubens (mon Pee Wee adoré) qui se joue de lui-même avec son air de chien battu.

Loin de toutes les Happy Ends habituelles, Todd Solondz, à travers de multiples petites vignettes, ne nous propose rien de moins que des USA qui marcheraient sur la tête, avec certes beaucoup de noirceur, mais aussi avec des envolées comiques mémorable.

Un film que je ne peux que conseiller, à rebrousse-poil de ce qui se fait, et probablement aussi, de nous-mêmes.

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