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9 mai 2010

Dans ses yeux

Dans_ses_yeuxLe temps retrouvé.

1974, Buenos Aires. Benjamin Esposito enquête sur le meurtre violent d'une jeune femme. 
25 ans plus tard, il décide d'écrire un roman basé sur cette affaire "classée" dont il a été témoin et protagoniste. Ce travail d'écriture le ramène à ce meurtre qui l'obsède depuis tant d'années mais également à l'amour qu'il portait alors à sa collègue de travail. Benjamin replonge ainsi dans cette période sombre de l'Argentine où l'ambiance était étouffante et les apparences trompeuses...

Juan Jose Campanella, après s'être illustré dans la réalisation d'épisodes de diverses séries TV (Dragner, Le Protecteur, NY section criminelle, NY unisté spéciale, Dr House) nous livre un long métrage très intéressant, qui va et vient entre deux époques, et surtout parce qu'il mélange divers genres cinématographiques : enquête policière, thriller politique, comédie, histoire d'amour, mélodrame.

Il s'attache, dans chaque domaine, à se concentrer sur les enjeux humains, scrutant avec une évidente finesse psychologique, les failles, les timidités, les hésitations de tous ses protagonistes. Pour autant, sur fond de l'Argentine des années 70 du régime de Peron, il ne perd pas le fil de son film noir, de facture classique, bien ficelé, prenant, parfois même captivant.

Des thématiques passionnantes sont abordées, notamment sur l'opposition entre justice et vengeance, sur la peine de mort et la prison à perpétuité, avec à chaque fois le soin de poser le risque pour chacun de sombrer dans un "désir de justice personnelle". Le réalisateur ne donne pas de leçon, ne fait pas la morale, mais parvient à poser ses questions avec crudité.

Juan Jose Campanella peut s'appuyer sur une distribution excellente. Ricardo Darin ("Le fils de la mariée" du même réalisateur en 2004, puis l'excellent "XXY" de Lucia Puenzo" en 2007) parvient à mener de front deux "duos" : celui qu'il compose avec Guillermo Francella (excellent !) son co-équipier Sandoval sur la base de la complémentarité "clown blanc/auguste", et celui de l'histoire d'amour toute en non-dits avec sa supérieure hiérarchique incarnée par Soledad Villamil. Pablo Rago et Javier Godino (presque magnétique) complète cette bonne distribution.

Une scène est presque d'anthologie : l'arrestation d'un criminel dans un stad, pendant un match de football. La scène est captivante, à couper le souffle, de bout en bout. Un beau moment de cinéma.

La seule réserve que je puisse apporter au film reste peut-être la place prépondérante de la romance (un peu cousue de fil blanc), au détriment de la dimension politique du film, ce qui reste de mon goût personnel, tandis que l'enquête est parfaitement bien menée.

J'ignore si "la vérité est inscrite dans le regard", mais force est de constater que Juan Jose Campanella défend très bien son propos, sans afféterie, maintenant de bout en bout le thriller et l'histoire d'amour, au coeur des enjeux humains quels que soient le contexte. 

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