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La Vie ChonChon
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17 mai 2010

La crise ? Un prétexte !

Rigueur_Budg_taireRigueur ? Austérité ?

Un chose aura particulièrement aidé le gouvernement actuel : la crise. Je pense notamment à la crise grecque qui pourrait, par la voie des "marchés" devenir endémique, pour toucher peu à peu tous les PIIGS (Portugal, Ireland, Italy, Greece, Spain). Et qui sait, toucher la France.

Au moment où se prépare une réforme des retraites, alors que l'endettement de la France est problématique, cette crise tombe plutôt à pic, et reste l'assise, selon les uns de l'austérité, selon les autres de la rigueur, selon d'autres encore de la gestion responsable.

Mais il y a là un écran de fumée, car m'est avis qu'il ne s'agit nullement de faire passer, par le biais de la réforme de notre système de retraites par répartition, une quelconque responsabilité, austérité ou rigueur. Il s'agit de faire passer tout autre chose.

En premier lieu, un insuffle dans la tête des gens le RENONCEMENT. En effet, la situation serait si catastrophique qu'il serai vain, voire même irresponsable, de ne pas entériner une fois pour toute l'abandon d'acquis sociaux fondamentaux : l'âge de 60 ans comme âge légal possible de départ à la retraite, et la durée du temps de cotisation.

En second lieu, on insinue l'idée de PRIVATION. (Il faut dire que les discours écologistes, pourtant souvent de bonne foi, auront préparé le terrain, en suggérant vivement qu'il ne sera plus possible de vivre de la même façon, allant au-delà de la volonté de lutter contre les gaspillages). Pour nombre d'entre nous il s'agirait donc d'admettre que non seulement nous serons vieux, mais qu'inéluctablement, nous serons pauvres aussi. Pauvres, et probablement fourbus.

Toute cette rhétorique, plutôt savamment dispensée via les media, repose sur un raisonnement assis sur des bases très contestables.

- la première de ces bases de "raisonnement" reste le taux de chômage, contre lequel il ne conviendrait plus de lutter, puisqu'en cotisant plus et plus longtemps nous y pallierons. Pourtant, avec 2 millions de chômeurs de moins, les caisses de retraite pourraient recouvrer une vaillance qu'elles n'ont plus.

Pour ne pas avoir à dire qu'on accepte le chômage comme une fatalité, on tourne les bras en faisant des moulinets, prétendant notamment lutter contre l'inactivité des séniors. Politiquement, il est vrai, il votent plus facilement pour l'UMP que les jeunes.

- la seconde de ces bases de "raisonnement" est l'espérance de vie. On fait comme si elle allait augmenter, "ad vitam aeternam" si j'ose dire, alors que les études les plus sérieuses tendent à nous dire qu'elle n'ira guère au-delà de 85 ans (et nous sommes déjà à plus de 84 ans). Des études récentes ont démontré que l'espérance de vie des femmes en France a reculé en 2008, et qu'elle a reculé aussi chez les femmes pauvres aux USA en 2009.

Plus largement, nous ignorons les conséquences à venir sur notre espérance de vie des pesticides, de l'amiante, etc... qui seront les causes de nouveaux cancers, de nouvelles formes de pneumonies...

http://info.sfr.fr/france/articles/esperance-de-vie-des-Francaises-recule,126253/


Certes, sur le papier, on nous annonce aujourd'hui que seront aussi mis à contribution des revenus qui ne l'étaient pas, comme les revenus du capital, la participation, les stock options... J'espère que ces mesures envisagées se concrétiseront, et contribueront à équilibrer notre système de retraites par répartition.
Mais je reste en colère par tout ce qu'on insinue en nous, ce renoncement, cette persuasion qu'il faudra se priver (quel mot !), comme pour faire de nous des êtes atones, de moins en moins combatifs, définitivement englués dans l'idée que tout ce qu'on nous proposera résulte non plus d'une volonté politique, mais d'une fatalité.
Et je crois, moi, que si l'homme est homme, c'est précisément parce qu'il a toujours lutté contre cette idée de fatalité, parce qu'il était persuadé qu'il avait en soi l'énergie et la force nécessaire pour la combattre. L'abandon de cette certitude, c'est aussi l'abandon de l'intelligence, de la créativité, de l'émancipation, du progressisme...
Faudra-t-il bientôt renoncer aussi à nos idéaux d'égalité et de fraternité, au prétexte de je ne sais quelle fatalité ?

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