Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Vie ChonChon
La Vie ChonChon
Derniers commentaires
Archives
25 mai 2010

Copie Conforme

Copie_ConformeL'original ou la copie ?

James, un écrivain quinquagénaire anglo-saxon, donne en Italie, à l'occasion de la sortie de son dernier livre, une conférence ayant pour thème les relations étroites entre l'original et la copie dans l'art. Il rencontre une jeune femme d'origine française, galeriste. Ils partent ensemble pour quelques heures à San Gimignano, petit village près de Florence. Comment distinguer l'original de la copie, la réalité de la fiction ?

S'inspirant du sublime "Voyage en Italie" de Roberto Rossellini (1953), mais sans jamais le plagier, Abbas Kiarostami s'attache à un coupe devant la dilution des sentiments au fil du temps.

Le réalisateur iranien entre autres de "Ten" (1997) et "Le goût de la cerise" (2002) choisit de resserrer son scénario sur une seule journée, et de resserrer ses cadrages au plus près des personnages, notamment dans les plans-séquences en voiture, auxquels il nous a habitués. Les plans sont donc serrés, pour servir des dialogues particulièrement ciselés, sous la lumière sublime de Luca Bigazzi.

Nous assistons à cette balade douce-amère au pays des illusions sentimentales perdues, et nous en sommes presque les témoins, grâce à une mise en scène particulièrement réfléchie. C'est une comédie de faux-semblants, un jeu des apparences, un jeu de masques, un jeu de miroirs, un écheveau de contradictions. 

Il en résulte une sensation de vertige, d'ambiance énigmatique, et cela installe un doute fondamental sur ce qui relève de l'original et sur ce qui relève de la copie. Et même le spectateur en vient à se demander s'il ne vogue pas constamment de l'un à l'autre.

Abbas Kiarostami a pu compter sur le mystère que dégage William Shimell (célèbre baryton anglais qui débute ici devant les caméras), et sur l'incroyable palette de sentiments que parvient à déployer Juliette Binoche. 

Même si la très mystérieuse Junghee YUN est époustouflante dans "Poetry" du Coréen Chang-Dong LEE, Juliette Binoche, probablement pour l'ensemble de sa carrière, n'a pas volé son Prix d'interprétation féminine.

Au delà de cet hymne à l'art et à l'amour, le film renvoie à soi-même, à ses sincérités et à ses impostures. C'est brillant.

Publicité
Commentaires
La Vie ChonChon
Publicité
Publicité