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La Vie ChonChon
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27 juillet 2010

Copacabana

CopacabanaDésinvolture maternelle.

Inconséquente et joviale, Babou ne s’est jamais souciée de réussite sociale. Elle décide pourtant de rentrer dans le droit chemin quand elle découvre que sa fille a trop honte d’elle pour l’inviter à son mariage. Piquée au vif dans son amour maternel, Babou se résout à vendre des appartements en multipropriété à Ostende, en plein hiver. Dans l’étrangeté de cette station balnéaire hors saison, elle pourrait être tentée de se laisser vivre. Mais Babou s’accroche, bien décidée à regagner l’estime de sa fille et à lui offrir un cadeau de mariage digne de ce nom...

Voici le troisième film de Marc Fitoussi, après un moyen métrage "Bonbon au poivre" en 2005, puis "La vie d'artiste" en 2007 qui était déjà très réussi. Ici, nous somme dans une comédie de moeurs et une peinture sociale qui a le talent, grâce à un scénario soigné et nuancé, présenter plusieurs facettes.

En premier lieu, il y a le difficile lien mère-fille alors que la mère est insouciante et délurée, tandis que sa fille n'envisage qu'une vie plus ordinaire et plus sereine. La mère et la fille assument chacune son modèle au détriment de celui de l'autre, puis sont bousculées dans leurs certitudes, ensuite poussées au dialogue, enfin résolues à la compréhension et à l'affection.

En second lieu, il y a la description de l'univers redoutable du monde de la vente, où le salaire est soumis à la performance. Le réalisateur parvient cependant à nous dire que le hasard et l'esprit primesautier sont parfois bien plus efficaces que les stratégies élaborées par le patronat et ses ridicules "techniques de vente".

Isabelle Huppert se voit offrir un rôle de marginale allumée, assumant un grain de folie qui la rend drôle, piquante, émouvante, et qui la sort de sa palette de jeu habituelle. Elle est remarquable. Elle est secondée par sa fille (dans le film comme dans la réalité), Lolita Chammah, qui ne manque ni de tempérament, ni de répondant. Et derrière elles, une galerie de personnages incarnés par Aura Atika, Luis Rego, Noémie Lvovsky, tous les trois au diapason.

Le film n'est pas une simple comédie, et la mélancolie sourd presque à chaque plan. Cependant, on n'y ressens pas de moquerie, pas de ricanements. C'est aussi la force de Marc Fitoussi d'avoir su insuffler à son film beaucoup de tendresse, sans jamais effleurer la guimauve.

Et en filigrane, le film sait montrer les travers du monde du monde, et la tristesse du conformisme. Et le beau ciel d'Ostende est tout à fait approprié aux demi-teintes que propose ce film, à la fois jubilatoire et mélancolique.

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