Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Vie ChonChon
La Vie ChonChon
Derniers commentaires
Archives
15 août 2010

L'arbre

L_arbre

Notre père qui êtes dans l'arbre...

En Australie, Dawn et Peter vivent heureux avec leurs quatre enfants à l'ombre de leur gigantesque figuier. Lorsque Peter meurt brutalement, chacun, pour continuer à vivre, réagit à sa manière. Simone, la petite fille de 8 ans, croit que son père vit à présent dans l'arbre. Un jour, elle initie Dawn à son secret... Peu à peu Dawn retrouve des forces, un travail. Peut-être un nouvel amour ? La vie reprend mais l'arbre devient envahissant : ses branches, ses racines, et même son peuple de grenouilles et de chauves-souris se lancent à l'assaut de la maison et menacent ses fondations ! Dawn n'a plus le choix : elle doit le faire abattre...

Difficile d'oublier que Julie nous avait offert, en 2003, le très beau "Depuis qu'Otar est parti" avec l'inoubliable Esther Gorintin. Et c'est donc avec un vif intérêt qie je suis allé voir ce nouveau long métrage de celle qui a été la première assistante réalisatrice de cinéastes de renom, tels Iosseliani, Kieslowki et Tavernier.

Il s'agit de la chronique émouvante d'un deuil, filmé avec tendresse et élégance. Il est toujours intéressant d'appréhender et d'essayer de mettre en images, au cinéma, l'absence d'un être cher, et la renaissance des sentiments.

A l'orée du fantastique, la réalisatrice nous propose d'observer avec poésie, la présence tout à tour sécurisante et inquiétante du figuier géant devant la maison familiale. Nous nous retrouvons quelque part entre l'intimité des sentiments, et l'immensité de la nature, si puissante.

Julie Bertuccelli filme la co-exitence des humains, des végétaux et des animaux. La nature australienne, plutôt rétive, et la grâce de l'interprétation aident la réalisatrice.

Il émane toujours de Charlotte Gainsbourg (Dawn)cette élégance, cette grâce et ce petit mystère qui n'appartiennent qu'à elle. Elle est entourée de gamins que la réalisatrice évite de filmer comme de singes savants. Et autour de l'épatante Morgana Davies (Simone), gamine sensible et très déterminée, Gillian Jones, Tom Russel Christian Bayers sont impeccables.

Du côté des hommes, il y a d'abord Aden Young, un acteur qui malgré un physique très avenant, n'a encore joué que dans des films très oubliables. Espérons pour lui que son rôle dans "The killer elite" de Gary McKendry où il donnera la réplique à Clive Owen, Robert de Niro, Joseph Statham et Dominic Russel lui permettra d'ouvrir sa carrière. Ensuite, il y a Marton Csokas, qui propose un jeu très subtil en étant l'homme qui fait refleurir les sentiments de Dawn. Il est connu pour ses rôles dans "Le seigneur des anneaux" de Peter Jackson, "La mort dans la peau" de Paul Greengrass, et plus récemment dans "Alice au pays des merveilles" de Tim Burton.

Tout cela n'empêche pas le film de tomber dans de gros écueils. D'abord, on ne s'improvise pas Terrence Malick, et Julie Bertuccelli ne parvient pas à filmer avec subtilité les liens étranges et complexes entre les humains et la nature.

Ensuite, selon moi, en restant focalisée sur la photogénie de son décor, elle en oublie le mystère de ses protagonistes, mendiant presque la sensibilité du spectateur face à la tragédie universelle du deuil, et en appelle à une débauche de bons sentiments et à un pathos parfois très pesant.

Reste alors un beau figuier, la grâce de Charlotte Gainsbourg, et la découverte de petite Morgana Davies.

Publicité
Commentaires
La Vie ChonChon
Publicité
Publicité