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15 août 2010

Djinns

DjinnsDésert fantastique...

Algérie, 1960. Une section de paras français est envoyée à la recherche d'un avion disparu dans le désert algérien. L'épave de l'avion est rapidement localisée, mais il n'y a aucun survivant, juste une mallette estampillée "secret défense". Prise d'assaut par des soldats ennemis, la troupe trouve refuge dans une étrange citadelle abandonnée. Malgré les mises en garde de la Gardienne des lieux, ils réveillent les Djinns, les esprits maléfiques du désert...

Hugues et Sandra Martin nous présentent leur premier film. C'est un film de genre tout à fait original, quelque part entre le film historique, le film de guerre et le film de SF. La mise en scène est efficace malgré un manque de rythme certain et des passages à vide. Les images et les cadrages sont réussis, que ce soit dans le désert dont l'immensité envoûtante est bien rendue ou dans le village, particulièrement bien photographié.

Indéniablement, cela contribue à l'atmosphère de trouble et d'angoisse du film. Même les effets spéciaux montrant les Djinns, les esprits maléfiques du désert, sont réussis, sans esbroufe ni volonté d'épater.

Sur le papier, la distribution est solide. On a le plaisir de redécouvrir, dans un film original qui nous sort des poncifs habituels, de jeunes comédiens intéressants. Hélas, tous ne sont pas à la hauteur, se livrant à des "performances" caricaturales, à la limite du supportable. C'est ainsi que Thierry Frémont (Vacart) - pourtant bon chez Bernie Bonvoisin : "Les démons de Jésus" en 1997, puis "Les grandes bouches" en 1999 - se livre à un grand n'importe quoi hystérique. Cyril Raffaelli (Louvier), dont la carrière de cascadeur est indiscutable, lui emboîte le pas, manifestant aussi peu de subtilité.

Viennent ensuite ceux qui ne s'en sortent pas trop mal. Aurélien Wiik (Saria) que nous avions découvert dans "La bande du drugstore" de François Armanet en 2002, a quand même des difficultés à être un para crédible. Souhaitons à Stéphane Debac de trouver un rôle à sa mesure dans "La Proie" d'Eric Valette, en donnant la réplique à Albert Dupontel, Sergi Lopez, Zinedine Soualem, Jean-Marie Winding... parce que là, c'est un peu juste. Quant à Gregory Quidel, il semble s'ennuyer, davantage encore que dans les nombreuses séries TV où il est apparu, et alors même qu'il assumait pleinement ses rôles dans "Les amants réguliers" de Philippe Garrel en 2005, et dans "Les amitiés maléfiques" d'Emmanuel Bourdieu en 2006.

Mathias Van Khache s'en sort bien, ne se laissant jamais allé à la surenchère. Nous l'avions, comme Aurélien Wiik, dans "La bande du drugstore", et nous l'avions retrouvé, encore très bien dans "Nés en 68" de Ducastel et Martineau. Il est un des seuls à sauver son épingle du jeu, et à ne pas partir en roue libre.

Grégoire Leprince-Ringuet est encore une fois très bien, mais aurait gagné évidemment à pouvoir donner la réplique à des comédiens non livrés à eux-mêmes. Que ce soit dans les scènes militaires ou dans les scènes plus fantastiques, il nous épargne les mines hallucinées, et parvient à intérioriser son rôle sans être démonstratif.

Said_TaghmaouiEnfin, dans un rôle trop effacé par le scénario, on retrouve Saïd Taghmaoui. Etant donné sa part de dialogues, il ne risquait pas de sombrer dans la grandiloquence. C'est un comédien que j'aime retrouver depuis "La Haine" de Mathieu Kassocvitz où nous l'avons découvert en 1995. Discrètement, alors qu'on le mentionne rarement, c'est non seulement un très bon comédien, doté d'une très belle présence à l'écran, qui a la chance de mener une carrière internationale. Et il a joué ainsi dans le très bon "Les rois du désert" de David O. Russel en 2000, revenant dans le très sensible et très intelligent "Nationale 7" de Jean-Pierre Sinapi, et partant ensuite dans le très intéressant "Les cerfs-volants de Kaboul" de Marc Foster. J'espère qu'il se verra offrir des rôles à la mesure de son talent.

Bref, Djinns est à réserver aux amateurs de ce genre nouveau, mêlant Histoire, guerre et SF. Si par ailleurs vous appréciez Grégoire Leprince-Ringuet, Saïd Taghmaoui et Mathias Van Khache, vous pouvez faire le déplacement. Au-delà, le manque de rythme et surtout les interprétations caricaturales pourraient amplement vous décevoir. Et c'est d'autant plus dommage que l'idée originelle est bonne et innovante.

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