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11 septembre 2010

Submarino

SubmarinoMon frère, ce père étrange.

Deux frères mènent, dans la même ville, des existences parallèles, séparés à jamais par les blessures de l’enfance. Pourront-ils un jour se retrouver et changer le cours de leur destin ?

Le réalisateur danois Thomas Vinterberg revient enfin nous proposer un film digne de son talent. En effet, depuis "Festen" en 1998, il n'avait rien proposé d'aussi passionnant.

Il nous propose la vie de deux frères, deux marginaux, blessés par des blessures d'enfance qui ont scellé leur destin, sur fond de tableau social incroyablement dur, mais sans pathos. Malgré leur volonté de gardé la tête hors de l'eau, on finit par accepter la beauté de leur désespoir. La noirceur imprègne tout, et le réalisateur témoigne d'une empathie réelle pour ses personnages, laissant sa puissance expressive sublimer l'écran, jusqu'à ce que notre propre corps y succombe.

Le film est bien construit, avec des flash-back habiles. Les images sont très dures, mais habitées par les regards purs des personnages. Pour incarner Nick et son fère enfant, Sebastan Bull Sarning et Mads Broe sont presque sans âge tant ce qu'ils vivent n'a rien à voir avec la pré-adolescence. Adultes, ce sont Jocob Cedergen et Peter PLaugborg, unis par une tendresse palpable, la même que cette de leur enfance. Celui qui sort de prison comme celui qui de drogue, sont d'une humanité bouleversante.

Et chacun des deux frères, au fond de lui, ne se résout pas à n'offrir à Martin (fils de l'un et donc neveu de l'autre) que la fatalité du recommencement de leurs parcours personnels. Et c'est ainsi que se chevauchent magnifiquement les thématique de la fraternité et de la paternité.

Jacob Cedergen (Nick) ne m'est pas inconnu, puisque je l'avais vu dans "Les bouchers verts" de Anders Thomas Jensen en 2005, dans "Dark Horse" de Dagur Kari en 2007, et dans "Rage" de Sally Potter en 2009. Ici, il est simplement magnifique, assumant ses blessures qu'il portera probablement toute sa vie.

Je ne peux que conseiller vivement ce film, où on encaisse tout ce malheur accumulé, grâce au talent de Thomas Vinterberg, qui ne concède rien : peu de mouvements de caméra, une bande son minimaliste, une lumière épurée, et des acteurs assumant tout. Et le parcours de cet oncle qui se meut malgré en père touche en plein coeur.

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