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La Vie ChonChon
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27 février 2011

127 heures.

127_HeuresLe 26 avril 2003, Aron Ralston, jeune homme de vingt-sept ans, se met en route pour une randonnée dans les gorges de l’Utah. 
Il est seul et n’a prévenu personne de son excursion. Alpiniste expérimenté, il collectionne les plus beaux sommets de la région. 
Pourtant, au fin fond d’un canyon reculé, l’impensable survient : au-dessus de lui un rocher se détache et emprisonne son bras dans le mur de rocaille. Le voilà pris au piège, menacé de déshydratation et d’hypothermie, en proie à des hallucinations… 
Il parle à son ex petite amie, sa famille, et se demande si les deux filles qu’il a rencontrées dans le canyon juste avant son accident seront les dernières. 
Cinq jours plus tard, comprenant que les secours n’arriveront pas, il va devoir prendre la plus grave décision de son existence...

Voici donc le nouvel opus de Danny Boyle, l'un des réalisateurs les plus surestimés qui soient selon moi. Une filmographie très inégale, où l'on compte du bon et du bien moins bon : "Petits meurtres entres amis" en 1995, "Trainspotting" en 1996, "La Plage" en 2000, "28 jours plus tard" en 2003, "Sunshine" en 2007, "Slumdog Millionnaire" en 2009. 

Pour autant, il serait injuste de ne pas le créditer d'une certaine virtuosité dans sa réalisation, imprimant un rythme visuel, et la force d'images sublimes, aidé par l'excellent chef opérateur qu'est Anthony Dodd Mantle. Il déploie des trésors d'inventivité pour traiter un événement statique avec beaucoup de mouvement, et surtout pour nous faire partager les émotions d'Aron Ralston, dont c'est ici l'adaptation du livre témoignage.

Il s'agit ici d'illustrer une leçon de survie, une aventure humaine et spirituelle, de mettre en image une philosophie de vie plus qu'un thriller pur et dur. On reste sous tension pendant plus d'une heure, comme si nous étions au fond d'une grotte. Nous assistons aux souvenirs, aux hallucinations, aux état d'âme, aux lésions de la chair du protagoniste, en y insufflant une part d'humour. On retrouve certaines des thématiques du "Black Swan" d'Aronofski.

La distribution est réussie. Amber Tamblyn (Megan) nous vient de séries TV made in USA ; Kate Mara (Kristi), plus connue, a déjà eu de beaux rôles notamment dans "Brokeback Mountain" de Ang Lee en 2006 où elle était la touchante fille du très regretté Heath Ledger ou dans "Iron Man 2" de Jon Favreau en 2010. Elles ont toutes deux de raisons d'espérer une belle carrière à venir. Clémence Poésy est impeccable, comme d'habitude, et l'on regrette de ne pas la voir plus souvent sur grand écran.

James_FrancoEnfin et surtout, il y a James Franco, excellent acteur, et réalisateur à ses heures. Il a déjà derrière lui quelques très beaux rôles, sous la houlette d'excellents réalisateurs : "Spider Man 1, 2 et 3" de Sam Raimi, "Company" de Robert Altman en 2004, "Interview" de Steve Buscemi en 2007, "Dans la vallée d'Elah" de Paul Haggis en 2007, "Harvey Milk" de Gus Van Sant en 2009 où il était excellent, et "The Green Hornet" de Michel Gondry il y a quelques semaines.

Si j'insiste sur James Franco, c'est non seulement parce qu'il est un des meilleurs acteurs de sa génération, mais aussi parce que j'attends avec impatience deux de ses prochaines prestations : dans "Oz - The Great and Powerful" de Sam Raimi où il sera le magicien, et surtout dans "Howl" de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, où comme l'indique le titre du film, il sera le poète Allen Ginsberg, poète et fondateur de la Beat Generation, dont précisément le texte "Howl" était un cri de rage de la part des marginaux étasuniens dans les années 1950, et suscita un procès en obsénité. Vous l'avez compris, j'aime beaucoup James Franco, et je gage qu'il a l'étoffe d'un Heath Ledger.

Pour en revenir à "127 heures", je regrette cependant l'aspect clip/pub avec son montage speedé et ses images secouées, sa scène gore inutile, sa musique tapageuse. Et l'aspect pub/clip est encore accentué lorsqu'il faut constater l'insistance sur le matériel d'escalade et les vêtements de sport, des clins d'oeil de remerciements à je ne sais quelle marque de chewing-gum ou de soda.

C'est dommage, le film a de réels atouts, le propos est intéressant, et la prestation de James Franco est excellente. Mais, comme le dit si bien Vincent Malausa, "Danny Boyle est le Brian De Palma du spot publicitaire", et il s'attarde beaucoup ici à ripoliner une réalité effrayante pour céder le pas à un clip pour la promotion de sports extrêmes.

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