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2 avril 2011

The Company Men

The_Company_MenLa valeur des hommes...

Bobby Walker est l’incarnation même du rêve américain : il a un très bon job, une merveilleuse famille, et une Porsche toute neuve dans son garage. Mais lorsque la société qui l’emploie réduit ses effectifs, Bobby se retrouve au chômage, tout comme ses collègues Phil Woodward et Gene McClary. Les trois hommes sont alors confrontés à une profonde remise en cause de leur vie d’hommes, de maris et de pères de famille.
Bien loin de ses talents de cadre supérieur, Bobby se retrouve obligé d’accepter un emploi dans le bâtiment pour le compte de son beau-frère. Cette expérience va le pousser à découvrir qu’il y a peut-être plus important dans l’existence que de courir après la réussite…

Après avoir été scénariste et producteur de séries passionnantes et ouvertement de gauche ("Urgences", "A la Maison Blanche", "New York 911", entre autres), puis avoir aussi été producteur de cinéma ("Photo Obsession" en 2002, "Loin du paradis" en 2003, "La maison du bout du monde" en 2004, "I'm not there" en 2007, etc...), John Wells décide de faire une incursion dans le cinéma hollywoodien. Il a écrit le scénario, produit et réalisé son très intéressant "The Company Men".

D'évidence, il rend hommage à Preston Sturges et Franck Capra qui surent en leur temps, prendre à bras le corps la crise de 1929 et ses conséquences. John Wells assume pleinement le savoir-faire d'un cinéma traditionnel (ravivé aussi durant les années 1970 et leurs grands films sociaux) : scénario bien ficelé, interprétation haut de gamme. Mais le sujet est bien actuel.

C'est une analyse pertinente de tout ce qui a dérivé et qui dérive encore dans nos société occidentales de consommation, dérive accentuée par la récente crise financière. On est loin des stéréotypes sociaux véhiculés par la plupart des films hollywoodiens, et le portrait dessiné de ces hommes touchés par le chômage du à la crise financière est réaliste, fouillé, émouvant, parfois teinté d'humour noir.

Le quatuor masculin est excellent : Ben Affleck, Tommy Lee Jones, Chris Cooper et Kevin Costner (qui devrait persévérer dans cette veine, parce qu'en simple charpentier, il est très bien) sont au diapason, dans une sobriété de jeu qui éloigne sciemment tout pathos, toute mièvrerie. Maria Bello, dans le rôle difficile de la DRH qui prévoit et exécute les plans "sociaux" de licenciements est très pertinente. Cette diplômée de Sciences Politiques, avait fait des incursions intéressantes au cinéma, notamment dans "A History of Violence" de David Cronenberg en 2005, dans "Thank you for smoking" de Jason Reitman et "World Trade center" de Oliver Stone en 2006, dans "Beautiful Boy" de Shawn Ku. Il me tarde de la retrouver dans le très attendu "Abduction" de John Singleton entre Taylor Lautner et Alfred Molina en octobre 2011. Enfin, Rosemarie Dewitt (populaire pour son rôle de Midge dans la série "Mad Men" depuis 2007, et révélée dans "Rachel se marie" de Jonathan Demme en 2009) campe ici une intéressante épouse de Ben Affleck, compatissante et énergique, sachant faire face à l'adversité.

Devant ce film, on se prend à rêver, et on imagine un cinéma hollywoodien populaire qui s'intéresserait davantage dans cette voie sociale pour s'attacher à décrire les réalités économiques et sociale, de la même façon objective, sobre , mordante et implacable.

Oui, c'est un film de gauche qui décrit l'envers du rêve étasunien, qui sait décrire un drame humain en contestant une société où la valeur de l'homme ne s'estime que par sa position sociale. Un film où l'on prend le temps d'y aimer les gens. J'ignore si c'est le cas, mais ce film devrait faire date, et inciter à creuser le sillon qu'il a dessiné.

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