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La Vie ChonChon
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22 avril 2011

L'étrangère.

L__trang_reSe libérer des siens.

Pour protéger son fils de son mari violent, Umay, une jeune femme turque d’origine allemande, quitte Istanbul et retourne vivre dans sa famille à Berlin. Mais les membres de sa famille, prisonniers des valeurs de leur communauté, ne l’accueillent pas comme elle l’espérait. Umay est obligée de fuir à nouveau pour épargner le déshonneur aux siens.

Feo Aladag est une actrice autrichienne qui nous présente cette semaine son premier long métrage. C'est une première oeuvre forte, émouvante, dérangeante. Il s'agit d'un sujet brûlant, les crimes d'honneur.

La mise en scène est lumineuse, où chaque protagoniste trouve sa dimension et ses raisons d'agir, même et surtout dans le dévoiement le plus destructeur. Les dialogues sont secs et durs.

On comprend tous les risques qu'encourt Umay, et la réalisatrice construit son film comme un thriller, avec un suspense bien tenu, jusqu'à un final déchirant.

Sibel Kekilli, que j'avais découverte dans le passionnant "Head On" de Fatih Akin en 2004, porte le film de bout en bout, conférant à son personnage un bouillonnement de détresse, une incompréhension, une fierté et une ténacité jusqu'à en faire une espèce de résilience à l'épreuve de tout.

Elle est appuyée par une belle distribution : Settar Tannögen (Kader, son père), Derya Alabora (Halime, sa mère), Tamer Yigit (Mehmet, son frère aîné), Sarhad Can (Acar, son frère, benjamin de la famille, le personnage le plus subtil), Almila Bagriacik (Rana, sa soeur cadette). 

Il n'y a que Florian Lukas, dans le rôle de Stipe son nouveau fiancé, pour venir nous offrir quelques scènes qui permettent un peu de respirer. Nous l'avions découvert dans "Godd Bye, Lenin !" de Wolfgang Becker en 2003.

Même si le film a été couvert de multiples récompenses dans de nombreux festivals (Annonay, Bruxelles, Angers, Berlin...), on ne peut pas passer outre le fait que le drame est surligné, par certaines scènes (presque toute la famille tapera ou giflera Umay), par certaines scènes (plans fixes post raclées), par la musique parfois appuyée. Et la trajectoire émancipatrice de l'héroïne de se transformer en véritable calvaire, jusqu'à son terme, où la réalisatrice vient nous prendre par le col pour nous retourner le coeur.

Reste que le film est réellement déchirant, et qu'on en ressort le coeur gros et frémissant d'indignation.

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