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9 février 2014

Notre avenir est grec.

Manolis_Glezos

Alexis_Tsipras

De Manolis Glezos à Alexis Tsipras.

Dans les semaines à venir, nous parlerons beaucoup des élections municipales, ce qui, si c'est important parce que voter reste un acte démocratique essentiel, n'est pas fondamental. Et ce d'autant plus que nous sommes englués dans des débats déplorables.

L'UMP reste confinée dans son déni de démocratie avec son perpétuel procès en illégitimité adressé à François Hollande. Jean-François Copé entend "nationaliser" (!) les élections municipales, ce qui revient à dire que nous devrions éliminer tout bon maire de gauche pour élire un mauvais maire de droite, du moment que ça permet à l'UMP d'afficher une victoire.

Le FN tend, malgré sa rhétorique de "dédiabilisation", à se faire déborder par tous ses groupuscules satellites extrémistes, depuis les reliquats d'Occident et du GUD, jusqu'aux néo-fascistes, en passant par tous les catholiques et musulmans allergiques à la laïcité, voire même à l'égalité homme-femme, mais qui s'en défend en exprimant désormais son homophobie autrefois larvée, le tout en convoquant les "valeurs", les "racines", les "traditions", la famille comme cellule de base de la société. Et sur nombre de ces points, l'UMP lui colle aux basques.

Au PS, c'est la problématique de l'exercice du pouvoir, un pouvoir qui doit jongler avec un monstrueux héritage sarkozyste, qui n'ose avouer que le problème fondamental est de niveau européen, qui n'ose affronter plus frontalement l'Allemagne d'Angela Merkel di la Commission Européenne (le peut-elle ?), etc... Bref, on est encore, à quelques nuances près, à l'affrontement Jules Guesde/Jean Jaurès. On ratiocine sur social-démocrate et social-libéral... On s'empêtre sur le CICE et le Pacte de Confiance, devant des ouvriers et des paysans capables d'aller défiler avec l'UIMM et la FNSEA.

À la gauche du PS, ses composantes ne sont pas toutes d'accord : faut-il être anti-Hollande, anti-Merkel, anti-UE, aunti-€, anti-bobos, etc... plutôt que de porter les plus grands coups à l'alliance factuelle - mais à géométrie variable - UMP-FN ?

C'est là qu'il faut regarder du côté de la Grèce, de Manolis Glezos (et en terme de résistance, je défie quiconque de me trouver plus emblématique) et de Alexis Tsipras, autrement dit de Syrisa.
Le premier a commencé jeune, en osant à 18 ans décrocher un drapeau nazi de l'Acropole, et termine (il a quand même 91 ans !) toujours aussi jeune en rappelant à l'Allemagne d'Angela Merkel qu'elle n'a toujours pas payé sa dette de guerre de 160 milliards € (sans compter les intérêts). Il se permet même de convoquer la Conférence de Londres en 1953, qui permit d'éteindre une grande partie de la dette allemande. N'oublions pas qu'il y a un an environ, il a été gazé par les forces de l'odre, avec son ami le compositeur Mikis Theorodakis (86 ans !) pour avoir osé aller demander au parlement d'être démocratique !
Le second, qui n'a que 39 ans, pose d'abord un excellent diagnostic, à savoir que la Grèce est exsangue, comme nombre de pays de l'UE, à cause de la politique d'austérité imposée par la Troïka, en dénonçant l'oligarchie bancaire+économique+médiatique+politique, et propose selon moi, la bonne solution : "Nous n'avons pas affaire à un problème grec, mais à un problème européen auquel il faut trouver une solution européenne." Il ajoute : "l'unité de l'Europe dépend des relations entre la Grèce, les pays de la périphérie et les autres pas de l'Europe", ce que je peux qu'approuver.

N'en déplaise à Die Linke en Allemagne, ou au Front de Gauche en France, Alexis Tsipras ajoute "la victoire de Syrisa sera un réveil pour tous les peuples de l'Europe". Je ne suis pas loin de penser que c'est de la première victime de la crise de 2007-2008 comme de la politique d'austérité (que nous ne connaissons pas en France, rappelons-le !) imposée par la Troïka que nous recevrons la plus grande et la plus pertinente leçon.

D'évidence, et aussi bien Manolis Glezos que Alexis Tsipras le disent eux-mêmes sans ambiguïté, Syrisa devra "mettre de l'eau dans son vin" après sa probable victoire au scrutin européen comme aux éventuelles élections législatives anticipées (si elles sont maintenues en 2016, on verra bien à ce moment-là), pour négocier un effacement-étalement de sa dette, des investissements massifs, la prise en compte de l'incroyable peuple grec qui se réinvente.

Pour l'heure, nous Français, devons avec la plus grande vigilence, veiller à ce que les élections municipales demeurent des scrutins locaux, nous engager à ne pas nous abstenir, ni faire n'importe quoi aux élections européennes, notamment à gauche, depuis le rose pâle jusqu'au rouge le plus vif et avec le vert, peut-être aussi (rêvons) avec ce qu'il y de bleu le plus rébrobateur devant le FN, pour fesser l'UE-Allemagne et reconquérir l'UE-Europe, dans ses idéaux économiques, sociaux, sociétaux, et culturels.

Regardez-bien les couleurs de Syrisa : du rouge légèrement orangé, du vert, du violet. Presque les trois couleurs secondaires, comme covoquées au premier plan, comme pour laisser les couleurs primaires - surtout le bleu oligarchique qu'évoquent pricipalement Glezos et Tsipras - au XXe siècle. Le pays qui aura inventé la "démocratie de scrutin" (et non"la démocratie", n'exagérons pas, la vérité historique ne fait jamais de mal) a encore des idées et des concepts (économie écologique, finance probe, autogestion, etc...) à nous proposer.

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