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26 mars 2012

Bye Bye Blondie

Bye Bye BlondieNo Future à deux.

Gloria et Frances se sont rencontrées dans les années 80. Elles se sont aimées comme on s'aime à seize ans : drogue, sexe et rock&roll. Puis la vie les a séparées, et elles ont pris des chemins très différents. Vingt ans après, Frances revient chercher Gloria...

Virginie Despentes est surtout connue pour ses livres à la teinte très trash. "Apocalypse Baby", "Les jolies choses", "Baise-moi" qu'elle adapta au cinéma en 1993, avec une crudité qui fit débat.

En adaptant "Bye Bye Blondie", elle ne revient pas à sa première expérience, et nous propose une comédie romantique, sentimentale, et parfois drôle. Sa grande réussite tien à la rencontre de ses deux actrices principales, Béatrice Dalle et Emmanuelle Béart.

Car le personnage d'Éric dans le roman s'est mué, grâce à une idée de Béatrice Dalle, est transformé en Frances, belle femme blonde, présentatrice vedette de la télévision qui semble avoir abandonné ses idéaux punk pour un parisianisme branché.

Les retrouvailles de Gloria et de Frances prennent toute leur saveur quand il s'agit aussi de la rencontre de deux actrices très "érotiques" du cinéma français. Le film prenant le soin de ne pas s'enfoncer plus loin que dans le registre de l'amour électrique et pulsionnel de deux femmes, toujours au bord de la révolte, se vivant comme des résistantes.

Virginie Despentes a donc fait le choix d'un film grand public, en écartant le "trash", mais s'interrogeant sur l'insubordination et la subversions, souvent vives durant l'adolescence, s'érodent parfois avec le temps.

Il fallait donc trouver aussi deux comédiennes pour incarner Gloria et Frances à 16 ans. C'est à Clara Ponsot qu'incombe le personnage de Frances : nous l'avions déjà vue dans "La possibilité d'une île" de Michel Houellebecq en 2008, "Complices" de Frédéric Mermoud en 2010, puis dans "Poupoupidou" de Gérald Hustache-Mathieu en 2011. C'est à Stéphanie Sokolinovski (qui est aussi la chanteuse folk Soko) qu'incombe le personnage de Gloria : nous l'avions déjà vue dans "Dans les cordes" de Magaly Richard-Serrano, "Ma vie n'est pas une comédie" de Marc Cibaja, "A l'origine" de Xavier Giannoli (où elle était excellente), "Mourir auprès de toi" de Spike Jonze. Ici aussi, Soko est formidable de révolte, et il ne fait aucun doute que nous la reverrons bientôt.

La distribution est complétée par Pascal Greggory (l'époux homosexuel de Frances) et par Stomy Bugsy (le chauffeur de Gloria) tous deux très bien, malgré des rôles plus effacés, mais importants, puisque ce sont eux surtout qui portent les scènes amusantes, et qui confinent presque au ridicule assumé concernant Pascal Greggory, en écrivain bloquant devant sa page blanche.

La bande son du film est évidemment très punk-rock, avec notamment des morceaux de Bérurier Noir, de La Souris Déglinguée, de Parabellum... ce qui permet de restituer (un peu) la tonalité des années 1980.

Alors, on ne peut pas dire que Virginie Despentes soit parvenue à nous proposer une mise en scène élaborée, et la construction du film en flash-backs successifs, certes presque nécessaire au propos, est parfois maladroite.

Mais l'interprétation, et surtout le propos du film estompent ces maladresses. Car c'est la "pâte humaine" qui intéresse la réalisatrice, et sur laquelle travaillent les comédiennes, que ce soient Béatrice Dalle et Emmanuelle Béart de nos jours, ou Vlara Ponsot et Stéphanie Sokolinski dans les années 1980.

Voici un film que ne peut pas faire l'unanimité. Pourtant, c'est très louable de la part de Virginie Despentes d'avoir voulu proposer son film à un large public, et de nous proposer la rencontre Béart/Dalle dans une comédie romantique non exempte de rébellion.

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