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"Sentimentique et Romantal"

Relecture moderne et dynamique de la pièce "La Ronde", d'Arthur Schnitzer. Une histoire d'amour chorale où les destins de personnages d'horizons différents s'entrecroisent.

C'est une excellente idée que de s'inspirer de cette pièce magnifique, et de vouloir renouveler ce qui avait été brillamment réalisé par Max Ophüls en 1950. Auréolé de ses succès mérités, notamment avec "La Cité de Dieu" en 2002, "The Constant Gardener" en 2005, et "Janis Joplin" en 2010, Fernando Meirelles réussit là où toute sa vie Claude Lelouch a échoué.

Hasards et coïncidences de rencontres qui s'enchaînent et s'enchevêtrent, un peu partout dans le monde.

Même si ce n'est pas là une thématique que j'affectionne particulièrement, je dois reconnaître que c'est plutôt bien ficelé, nourri de situations intéressantes, de dialogues parfois très bien écrits.

Certes, il n'est pas facile d'oublier gérard Philippe, Simone Signoret, Danielle Darrieux, Serge Reggiani, Jean-Louis Barrault... mais leur succède une troupe d'acteurs qui s'acquittent élégamment de leur partition.

Anthony Hopkins recherchant désespérément sa fille disparue depuis des années, Jude Law en voyage d'affaires tenté par les services d'une call girl, Rachel Weisz en épouse classique et aimante, Ben Foster excellent en homme très troublé par son retour à la "vie normale" après son incarcération en prison pour cause de crime sexuel, Jammel Debbouze en dentiste amoureux de son assistante, Moritz Bleibtreu en commercial un rien cynique, Maria Flor en jeune femme qui souhaite mordre la vien à pleines dents, Juliano Cazarré (sculptural, voir photo) en photographe et amant qui a fait son temps selon sa maîtresse, Marianne Jean-Baptiste en femme qui aide à la réinsertion des prisonniers...

Le film n'affiche pas plus de prétentions qu'il n'en faut, reste ce qu'il doit être, une comédie parfois drôle parfois dramatique, sur les affres de l'amour, sur les blessures intimes de chacun qui apparaissent plus ou moins vivement au gré des rencontres...

Évidemment, on aurait pu envisager un climat général plus tendu, des approches psychologiques plus approfondies, des meurtrissures humaines plus profondes... pourtant, la relative légèreté du propos ne nuit pas, et propose un bon moment, tout simplement. Pas plus, mais pas moins, puisque la "pâte humaine" y est observée avec bienveillance.