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La Vie ChonChon
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30 septembre 2012

Les mouvements du bassin

Les mouvements du bassin

Face au autres.

Hervé (HPG, Hervé-Pierre Gustave) est un homme solitaire qui ne vit que pour ses cours de self-defense donnés par un professeur exigeant (Jérôme Le Banner) qui ne supporte pas qu'on suive son cours en dilettante.

Licencié du zoo où il travaille parce qu’il déprime les animaux, il devient veilleur de nuit dans une usine. Pour tromper l’ennui, il épie les allers et venues d’un étrange couple d’amoureux : son collègue (Éric Cantonna) et sa femme (Gabriel d'Estrée) qui vend son corps avec la bénédiction de son mari.

Marion (Rachida Brakni) est une jeune femme prête à tout pour avoir un enfant. Un soir, elle rencontre une infirmière (Joana Preiss) qui s’éprend d’elle. Celle-ci lui promet amour et grossesse, au prix du cambriolage d’une banque de sperme.

Les destins de ces deux individus en quête de bonheur vont se croiser dans un couloir d'hôpital…

HPG nous vient de l'industrie pornographique. Après "HPG, son vit, son oeuvre" un documentaire de 2001, "On ne devrait pas exister" présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2006, la présence aux génériques de "Une affaire d'État" de Éric Valette en 2008 et "J'ai rêvé sous l'eau" de Hormoz en 2010, puis la réalisation de "Il n'y a pas de rapport sexuel" en 2011, il revient avec un film d' "avant-garde", presque "expérimental", qui même s'il opte pour le point de vue d'une femme, reste auto-biographique.

Il s'agit certes d'une fiction, mais aussi d'un essai sur l'humain sexué, et enfin sur le rapport personnel de HPG aux autres, à l'industrie pornographique, et à un questionnement personnel : "savoir être père" comme il le confie.

La distribution est impeccable : HPG lui-même, qui ne se lâche pas suffisamment selon moi, Rachida Brakni, Joana Preiss, Éric Cantonna, Marie d'Estrées, Jérôme Le Banner, Ludovic Berthillot.

La bande originale est signée par le chanteur-compositeur Christophe, qui ne s'était pas exercé à ce jeu depuis 1970 pour Georges Lautner. Et la musique est particulièrement réussie.

Il est visible que le film s'est fait sans le sou, avec tout le charme de la maladresse de la jeunesse, mais qui invente, qui découvre, qui innove. Il est visible aussi que HPG évoque ses références, qui sont du côté de Garpard Noé, de Catherine Breillat, de Barbet Shroeder. J'ai pensé au magnifique film "Dancing" sorti en 2002, de Xavier Brillat, de et avec Patrick-Mario Bernard et Xavier Brillat, certes sans en avoir toute la profondeur et la maîtrise. j'ai pensé aussi au travail de Patrick Mimouni dans "Le traité du hasard" (1998), et de Christophe Honoré dans "L'Homme au bain" (2010) notamment.

J'aime ce genre de film, hors des sentiers battus, qui assume pleinement toute sa part expérimentale, son avant-garde, qui assume aussi sa drôlerie et son grotesque, et qui propose un travail sensible, troublant, presque fascinant.

Impossible toutefois de conseiller ce film à la cantonade, film que j'ai beaucoup aimé, sachant que sa forme expérimentale pourrait dérouter certains. "Les mouvements du bassin", c'est davantage qu'un film, c'est presque une "expérience".

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