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29 avril 2013

La Cage Dorée

La Cage Dorée

Retourner au Portugal ?

Dans les beaux quartiers de Paris, Maria et José Ribeiro (Rita Blanco et Joaquim de Almeida) vivent depuis bientôt trente ans au rez-de-chaussée d’un bel immeuble haussmannien, dans leur chère petite loge.

Ce couple d’immigrés portugais fait l’unanimité dans le quartier : Maria, excellente concierge, et José, chef de chantier hors pair, sont devenus au fil du temps indispensables à la vie quotidienne de tous ceux qui les entourent. Même la responsable du syndic de l'immeuble, Mme Reichert (NIcole Croisille) ne cesse de leur tresser des louanges.

José est un excellent "maçon", et son patron Francis Caillaux (Roland Giraud) le considère pratiquement comme son second, même s'il n'en a ni le statut, ni le salaire, ceux-ci étant dévolus à son fils Charles (Lannick Gautry).

Et tout de se compliquer encore davantage : d'abord parce que l'aînée des Ribeiro, Paula (Barbara Cabrita) est en couple avec l'aîné des Caillaux, Charles, dont elle vient d'apprendre qu'elle est enceinte ; ensuite parce que Maria s'est engagée auprès de sa soeur pour qu'elles ouvrent ensemble un petit restaurant portugais au nom de "Les deux morues"...

Tant appréciés et si bien intégrés que, le jour où on leur offre leur rêve grâce à un héritage (le frère de José est décédé et lui lègue maison, vignes, terres, fortune), rentrer au Portugal dans les meilleures conditions, personne ne veut laisser partir les Ribeiro, si dévoués et si discrets. Jusqu’où seront capables d’aller leur famille, les voisins, et leurs patrons pour les retenir ? Et après tout, Maria et José ont-ils vraiment envie de quitter la France et d’abandonner leur si précieuse cage dorée ?

"La Cage Dorée" est le premier long métrage de Ruben Alves. Si le réalisateur dément toute part autobiographique dans son film, il s'est tout de même inspiré d'événements réels pour l'écriture ; par exemple, ses propres parents ont exercé les mêmes professions que les personnages principaux. La relation entre la France et le Portugal est un thème qui intéresse le cinéaste depuis longtemps, puisqu'il a réalisé son premier court métrage sur des Français habitant à Lisbonne.

Le réalisateur jugeait essentiel d'inclure une scène de fado (un genre musical portugais qui s'illustre sous la forme d'un chant très mélancolique) dans son film ; la scène présente dans "La Cage Dorée" devait à l'origine se trouver dans le court métrage qu'a réalisé Ruben Alves douze ans auparavant. Comme un clin d’œil, c'est son amie de longue date, l'actrice Catarina Wallenstein, qui a joué cette scène comme elle aurait dû la jouer elle-même à l'époque.

Rita-Blanco

Joaquim-de-Almeida

Ce premier film a toutes les qualités : d'excellents acteurs - mentions spéciales à Rita Blanco (photo de gauche), Joaquim De Almeida (photo de droite) et la trop rare Chantal Lauby désopilante en bourgeoise farfelue - un scénario et un découpage au petit poil, un mélange harmonieux entre le rire et l'émotion. C'est sur un scénario habilement mené que cette comédie communautaire et familiale pleine d'humour tendre, flirtant parfois avec la fable, sonne juste - la dédicace du film par le réalisteur, "A mes parents", n"étant sans doute pas étrangère à cette qualité.

Cette comédie sincère sur l'exil sort son épingle du jeu en évitant tout manichéisme, en tordant le cou aux clichés en les moquant délibérément,  et en s'appuyant sur un casting irréprochable. Le réalisateur parvient à effleurer des sujets complexes et graves - l'intégration et le déracinement - avec à la fois justesse et légèreté. "La Cage Dorée" dispose de tous les atouts pour s'imposer comme une comédie populaire, au meilleur sens du terme, sur une base pertinente et intéressante, sans jamais être vulgaire.

Mon seul (petit) bémol restera sur la forme qui reste celle d'un téléfilm, certes de très bonne qualité, mais forme qui aurait pu être beaucoup améliorée. Mais la découverte en têtes d'affiche de Rita Blanco (vue récemment dans "Amour" de Haneke) et de Joquim De Almeida (vue récemment dans "Fast and Furious 5") compense amplement. Je le reconnais bien volontiers, ce genre de film n'est pas particulièrement "ma tasse de thé", mais je le reconnais de la même façon, j'ai passé un très agréable moment.

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