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4 mai 2013

Iphis et Iante

Iphis et Iante 1

Trans poétique.

En 1634, Isaac de Benserade, un jeune poète de vingt-deux ans, écrivait cette extravagante comédie. Elle fut créé en 1634 à l’Hôtel de Bourgogne, mais elle est oubliée aujourd’hui, alors qu'elle est d’une audace et d’une modernité uniques : inspirée des Métamorphoses d’Ovide, elle raconte l’amour que se portent deux jeunes filles.

Juste avant son accouchement, Télétuze, la mère d'Iphis, s'est entendue menacer par son époux, au cas où elle donnerait naissance à une fille, de devoir tuer elle-même son enfant. Elle a donc décidé de cacher à tous le sexe de son nouveau né devenu, officiellement, un fils. Mais, parvenu en âge de prendre épouse, Iphis se voit fiancer à la charmante Ianthe, qu’il/elle adore. Iphis se sait fille, mais qu’importe, cette passion la dévore. Et, en dépit des mises en garde de sa mère, Iphis décide d’aller au bout de ce projet de mariage qui l’enchante autant qu’il le/la terrifie. Mais Ergaste, son ami d’enfance qui connaît son véritable sexe et se consume à son tour d’amour pour celle qu’il a longtemps cru son ami, décide de révéler la vérité, tandis que Mérinte brûle pour Ergaste. Les pères décident donc d’avancer la cérémonie. Le mariage est conclu. Et le mariage est consommé... Il faudra que la déesse Isis s’en mêle pour que ce scandale soit réparé in extremis, et remettre de l’ordre dans ces amours contrariées….

Iphis et Iante 2

S’ensuivent bouleversements divers, scandale public, intervention de la déesse Isis ; je ne vous dis pas la fin, ce serait dommage. Et il y a encore bien d’autres péripéties, d’autres surprises dans cette passionnante comédie.

Aucune morale là-dedans : c’est une fable d’avant la psychanalyse et l’homosexualité modernes, un poème des heures chaudes de la jeunesse.
Loin des dévotions baroqueuses, en jouant librement des époques, Jean-Pierre Vincent veut surtout activer ce conte pour ici et maintenant : sexualité, sentiments, rapports familiaux... Ce «Il était une fois», c’est chez nous aussi.

C’est une pièce d’avant nos grands classiques, une comédie atypique, un conte, une histoire à dormir debout.

Il ne s’agit pas pour nous d’accomplir un geste de renaissance stylistique, ni de dévotion au passé. La redécouverte est plus directe, plus urgente. C’est nous, gens de notre époque, qui racontons cette dérangeante histoire, à vous, gens de notre époque.

Ce spectacle voudrait parler en particulier aussi aux adolescents d’aujourd’hui qui, en termes de sexualité, de « genre » et d’amour, vivent à la fois des histoires éternelles et des expériences bien différentes de celles de générations antérieures. Ils et elles pourront – je l'espère ! – se retrouver dans la liberté et les tourments d’Iphis et Iante.

La pièce est brillamment remise au goût du jour, parfaitement dans l'actualité, pertinente et très drôle.

* L'auteur, Isaac de Benserade, est né en 1612, mort en 1694. De famille protestante convertie au catholicisme. Poète précieux et brillant salonnard, protégé de Richelieu, puis de tous les puissants après lui, il est passé de la poésie au théâtre, brièvement, durant les années 1630. Puis il a mené une activité constante de librettiste/scénariste de ballets, en particulier auprès de Lully, donc en concurrence avec Molière autour de Louis XIV: Les Plaisirs de l’Île enchantée. Il a aussi mené une querelle célèbre, à l’époque, contre Vincent Voiture : les Uraniens contre les Jobelins. Puis il entra à l’Académie Française et, le succès le fuyant, il se retira dans sa maison de Gentilly où il mourut à 82 ans.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Isaac_de_Benserade

* Le metteur en scène, Jean-Pierre Vincent, fut étudiant au Lycée Louis-le-Grand, il rencontre en 1958 au sein du groupe théâtral du lycée, Michel Bataillon, Jérôme Deschamps et Patrice Chéreau. À partir de 1968, il travaille avec le dramaturge Jean Jourdheuil pour se consacrer à la mise en scène dans les centres dramatiques nationaux. Il monte: La Noce chez les petits bourgeois au Théâtre de Bourgogne, Le Marquis de Montefosco au Grenier de Toulouse, La Cagnotte au Théâtre national de Strasbourg, Capitaine Schelle, Capitaine Eçço de Serge Rezvani au Théâtre national populaire. En 1972, ils fondent la Compagnie Vincent-Jourdheuil. Le Théâtre expérimental populaire (Tex-Pop), installé au Palace clôt en 1975 la collaboration entre Vincent et Jourdheuil. Jean-Pierre Vincent prend cette année-là la direction du Théâtre national de Strasbourg et y donne une place importante à l'école et à la création expérimentale. Administrateur de la Comédie-Française de 1983 à 1986, qu'il choisit de quitter de lui-même, il se consacre dès 1986 à la mise en scène avec Bernard Chartreux et à l'enseignement au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris. Il succède à Patrice Chéreau à la tête du Théâtre Nanterre-Amandiers entre 1990 et 2001. En 2001, il fonde la compagnie Studio Libre avec Bernard Chartreux avec lequel il crée plusieurs spectacles aux théâtres nationaux de la Colline et de l’Odéon. Il est membre des conseils d’administration du Théâtre de l'Odéon, du Festival d'Avignon et du Jeune théâtre national.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Vincent

* Distribution : Chloé Chaudoye, Suzanne Aubert, Barthélémy Meridjen, Charlie Nelson, Charlie Nelson...

CochonHeureux

 Voilà, c'était mon petit périple au Théâtre Gérard-Philipe, en banlieue parisienne, à Saint-Denis, encore et toujours à l'invitation de mon cher et tendre (!) Hebus, qui met tout en oeuvre pour que je surmonte ce fameux "blip" sanitaire duquel je dois vite me sortir, avant le fin de ces Vacances de Printemps, pour continuer jusqu'aux Vacances d'Été le plus tranquillement possible.

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