Jules Dalou

Un sculpteur communard.

Aimé-Jules Dalou dit plus simplement Jules Dalou, né à Paris le 31 décembre 1838 et mort dans la même ville le 15 avril 1902, est un sculpteur français. Il est né dans une famille d’artisans gantiers. Ses parents protestants l’élèvent dans la laïcité et l’amour de la République, deux concepts politiques dont il restera un ardent défenseur.

Vous retrouverez un résumé de sa biografie ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Dalou

Évidemment, outre l'ensemble de son oeuvre, c'est ce qu'il fit pendant la Commune qui m'intéresse le plus - son engagement le conduira à l'exil - étant particulièrement attaché à l'engagement politique des artistes de premier plan.

Je ne peux qu'être particulièrement sensible à son exceptionnel haut-relief en plâtre "La Fraternité des Peuples" (1883) dans la salle des mariages de la mairie du 10ème arrondissement de Paris (dont je propose ici 3 photographies). 

Ce haut relief est un souvenir d'adolescence qui prend aujourd'hui une dimension toute particulière, puisqu'on y voit deux hommes qui s'embrassent (en fait, si ma mémoire est bonne, la réconciliation de l'Allemand et du Français) dans une salle des mariages. Comme si d'un thème universel, "La Fraternité des Peuples", le temps venait lui en offrir un autre, le mariage civil pour tous...

Ceux qui ont le plaisir de vivre Paris peuvent y découvrir un grand nombre des sculptures de Jules Dalou :

• Mirabeau répondant à Dreux-Brézé (1883), haut-relief en bronze, salle Casimir-Perier au Palais Bourbon.
• Monument funéraire d'Auguste Blanqui (1885) au cimetière du Père Lachaise.
• Monument à Eugène Delacroix (1890) au Jardin du Luxembourg.
• Monument funéraire de Victor Noir (1891), au cimetière du Père-Lachaise.
• le Progrès entraînant le Commerce et l'Industrie (1895), fronton des Grands Magasins Dufayel, 26 rue de Clignancourt à Paris.
• Monument à Jean Leclaire (1896), Square des Épinettes.
• Le plus connu, Le Triomphe de la République (1899), groupe monumental en bronze de la Place de la Nation.
• Monument à Alphand (1899), Avenue Foch.
• Monument à Lazare Hoche (1902), Quiberon dont le modèle en plâtre se trouve au Panthéon.
• Monument à Scheurer-Kestner (installé en 1908), au Jardin du Luxembourg.

Je n'oublie pas signaler son Monument à Sidi-Brahim (1896) à Oran en Algérie, particulièrement beau.

Ce pas "d'une universalité à une autre", le seconde n'éteignant évidemment pas la seconde, m'apparaît comme une caractéristique majeure des plus belles oeuvres d'art. Elles ne vieillissent pas, elles continuent de vivre, et lorsqu'elles sont "politiques", de nous parler...