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La Vie ChonChon
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27 janvier 2014

Qui rend les plus beaux hommages ?

Nelson Mandela dessiné par le peuple

Nelson Mandela - Marco Cianfanelli

L'artiste !

Chaque mois, un grand homme ou une grande femme, un personnage de dimension historique universelle nous quitte.

Sauf erreur de ma part, la disparition qui aura été la plus importante ces derniers mois, reste celle de Nelson Mandela.

Chaque medium, la télévision, la radio, la presse, l'internet, y est allé de son couplet pour lui rendre hommage. Il a quand même aussi fallu lire les pires hypocrisies, puisqu'il ne faut pas oublier les larmes de crocodiles versées par nombre de personnes, notamment politiques, qui auraient préféré que Nelson Mandela croupisse et meure en prison, s'étant fermement opposé à sa libération, parce qu'il émanait du communisme. Tout comme il a fallu écouter ou lire, le coeur coincé, les hommages de ceux qui aujourd'hui planifient et organisent des "apartheid sociaux & sociétaux", construisant des ghettos, élaborant une acculturation généralisée, ou aidant à ferme germer tout ce qui peut engendrer l'intolérance et le repli sur soi.

Je suis resté très silencieux, sciemment, au moment de la mort de Nelson Mandela, non pas que je nie de quelque façon que ce soit l'envergure de l'homme, mais parce que je suis toujours circonspect devant les ôdes à la liberté quand ne lui sont pas jointes celles à l'égalité et à la fraternité. Je sais que la liberté, seule, n'est que, finalement, celle du loup dans la bergerie.

Je n'oublie pas que la liberté en droit, que l'égalité en droit, que la fraternité en droit ne sont toutes trois que des idéaux. Magnifiques certes, essentiels, mais sans cesse contestés. Et ce n'est pas l'actualité de la France, ni même au sein de l'UE qui me donnera tort sur ce point : ne se font aujourd'hui entendre que ceux qui préconisent et revendiquent la haine d'autrui, le repli sur soi, la volonté d'éradication de la différence, en désignant, chacun selon sa chapelle, des boucs émissaires : les immigrés, les musulmans, les juifs, les féministes, les bobos, les athées, et évidemment, ceux sur qui on allume presque toujours la première flamme, les homosexuels.

Hasard et coïncidence, les hommage à Nelson Mandela ont été concomitants de la sortie au cinéma de "Zulu", le film de Jérôme Salle avec notamment Orlando Bloom et Forest Whitaker, film qui dresse un portrait très contrasté de l'Afrique-du-Sud. Liberté en droit, certes. Égalité en droit, certes. Mais les noirs restent relégués, pour environ 95% d'entre eux, à leur triste sort, asservis par la drogue et la violence.

Les plus beaux hommages, et bien au-delà de ce que j'ai pu lire, entendre et voir chez les jounalistes, les intellectuels et les politiques, sont ceux de deux artistes. D'une part, cette "chorégraphie" sur une plage, où ce sont des hommes qui dessinent le portrait de Nelson Mandela, d'autre part la poignante statue de Marco Cianfanelli proposant le portait du grand homme en forme d'immenses tiges de métal - symboles des barreaux de prison - qu'on ne peut voir que lorsqu'on est bien en face, autrement dit, quand on le regarde dans les yeux.

À de rares exceptions près, seuls les artistes, poètes, sculpteurs, peintres, graffeurs, danseurs, chorégraphes, musiciens... sont réellement légitimes à tisser des hommages. Parce que l'art reste le plus beau véhicule d'éternité et d'universalité.

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