Beautiful Thing, au Vingtième Théâtre

Jamie, Ste, et Leah.

Hier au soir, ZaZa de Mongoland et moi sommes allés à Ménilmontant, dans le XXème arrondissement de Paris, voir la création en France de "Beautigul Thing", la pièce datant de 1993, dont fut tiré un excellent film en 1996.

Nous voici ramenés plus de 10 ans en arrière, et enfin, nous voyons cette pièce de Jonathan Harvey. Comme je l'avais mentionné dans ma précédente chronique au propos de cette pièce, c'est étrange et dommage de ne la voir que maintenant, mais le plaisir n'en est pas diminué.

L'histoire de ces 3 adolescents qui vivent sur le même pallier d'un immeuble d'une cité ouvrière de la proche banlieue de Londres, reste une très belle histoire. Les tourments adolescents sont parfaitement intégrés au contexte social, ce qui fait de la pièce, sur fond de chansons des Mamas & The Papas, une oeuvre théâtrale qui devrait être montrée aux jeunes de troisième ou de seconde.

L'excellente idée de la pièce tient en cette astuce : le rôle principal est confiée à Sandra, la mère de Jamie, l'un des trois ados. Elle est assez tonitruante, gavée de l'épatant vocabulaire des serveuses de Pubs populaires. Difficile en France de concevoir précisément ce que sont ces Pubs, l'équivalent irlandais, écossais et anglais de nos bistrots franchouillards. J'aime sa gouaille et son pragmatisme.

Et la comédienne Tadrina Hocking est parfaitement à la hauteur du rôle ! Elle parvient à débiter les impayables répliques avec un naturel et une énergie qui emportent tout. "Tu n'as qu'à faire le poirier, et ton cul nous fera la conversation !" Voilà une réplique comme il y en a tant d'autres qui truffent les excellents dialogues de la pièce. Alors certes, on reste attaché malgré soi à la distribution du film, mais dès qu'on va au delà, on est emporté par les deux jeunes tourtereaux dont l'homosexualité se précise, et par cette épatante Leah, qui dans un trip au LSD, nous offre une scène magnifique. Je ne peux que conseiller cette pièce, encore et encore.

Pour le prix de 2 places de cinéma, dans ce charmant petit théâtre - où nous reverrons bientôt Madame Raymonde - vous assisterez à ce "conte de fée métropolitain" unique.