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1 février 2009

Joy Division

Joy_DivisionDes cendres ardentes.

Ce documentaire de facture très classique, réalisé par Grant Gee, se propose de nous raconter la carrière du groupe presque mythique "Joy Division". Si la forme est classique, c'est probablement parce que le réalisateur est ancien professeur : l'oeuvre est donc assez didactique.

Grant Gee ne se passionne pas momentanément pour la musique, et sa carrière le prouve : il a déjà filmé des concerts, et réalisé quelques clips, notamment pour Radiohead, Gorillaz, Blur, Nick Cave... Voilà qui atteste un goût assez avisé. Le temps de deux albums, "Unknown Pleasures" et "Closer", Joy Division, même s'il est né à la même période que The Buzzcocks ou The Sex Pistols, se distingue de la scène punk.

Cependant, le contexte de l'époque, la pauvre Grande Bretagne (et plus précisément Manchester) de la fin des 70s, sous la coupe de la "Dame de Fer" Margaret Thatcher, est parfaitement restitué. Le documentaire nous propose une multitude d'images d'archives inédites, alternées de témoignages des anciens membres du groupe, et des personnes qui les ont connus. Et c'est fort intéressant, car la distance temporelle permet des commentaires plus judicieux, plus profonds aussi, 30 ans après le suicide du chanteur du groupe.

Ian_Curtis_JDOn ne saurait évoquer "Joy Division" sans se concentrer sur Ian Curtis, incroyablement charismatique, devant lequel bien des chanteurs actuels peuvent (doivent) aller se rhabiller. Le mouvement Punk, c'est aussi toute une génération assez désespérée, et dans une Manchester d'une pauvreté incroyable pour l'époque, Ian Curtis est probablement LE chanteur qui est allé au-delà de la colère, l'intériorisant, pour mieux exprimer sa mélancolie, sa tristesse.

Même si ses "fans" de l'époque étaient de pauvres bougres, fascinés par sa voix profonde, sa danse syncopée et robotique, Ian Curtis n'en était pas moins un "intellectuel". A 20 ans, noyé dans Burroughs, Dostoïevski, et le mancunien Ballard, intéressé aussi par la politique, il savait écrire des textes très référencés, auxquels même les autres membres du groupe échappaient.

C'est à la veille de mes 17 ans que Ian Curtis s'est suicidé, et je m'en souviens parfaitement. Il se trouva débordé par sa maladie (crises d'épilepsie) et son traitement de plus en plus lourd ; aussi par un mariage dont la fin était proche, trop délité pour survivre. Ce suicide à l'âge le plus merveilleux, à la veille d'une grande tournée aux USA qui lui aurait probablement valu le statut de star et la fortune, a participé à la création de "l'icône" Ian Curtis.

Il n'en demeure pas moins que parmi toutes les "stars du rock", Ian Curtis se serait fait une place de tout premier ordre. Sa voix, son chant, ses textes le prouvent. Jamais la "réalité" ne sera du même niveau que la fiction la meilleure, la fiction artistique, et à ce titre, le film "Control" d'Anton Corbijn est une oeuvre plus intéressante, un chef d'oeuvre que je ne cesserai de recommander. Ceci étant dit, "Joy Division" le documentaire reste une oeuvre réussie, que je vous encourage à aller voir.

En attendant, réécoutez "Unknown Pleasures" et le très abouti "Closer" de Joy Division !

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