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La Vie ChonChon
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5 avril 2009

Un chat un chat

Un_chat_un_chatLa page blanche... Célimène a trente-cinq ans. Elle est écrivain mais n'écrit plus. Pas d'inspiration. Classique... Célimène préfère se faire appeler Nathalie. Normal... Son fils de sept ans, Adam, l'oblige à garder les pieds sur terre. Tout juste... Son appartement est en travaux, Célimène, en attendant, vit chez sa mère. Difficile... Anaïs a dix-sept ans. Elle est fraîche, neuve, elle a l'arrogance de sa jeunesse. Tout un programme... Elle poursuit Célimène, dérobe son courrier, l'attend partout. Inquiétant... Anaïs veut convaincre Célimène d'écrire sur elle. Elle se propose comme sujet. Ben voyons... Mais rien ne les réunit, rien ne les oppose non plus, l'entêtement de l'une vient se frotter à la fermeté de l'autre, et pourtant... Sophie Fillières est une réalisatrice originale, qui après être sortie de la première promotion de La Femis, a réalisé quelques courts métrages, puis trois longs, "Grande petite, "Aïe", "Gentille", et nous propose ici son quatrième opus. Elle n'a pas son pareil pour dessiner des personnages féminins très fouillés, et trouve en Chiara Mastroianni une interprète de tout premier rang, capable d'osciller avec habilité du doute à la joie, de la mélancolie à l'entrain. L'actrice semble se détacher totalement d'elle-même, pour parvenir à jouer avec tantôt un délicieux second degré, tantôt une crédible profondeur. Agathe Bonitzer porte avec fougue toute sa fraîcheur et sa jeunesse, mâtinées d'une maturité qui apporte beaucoup à son personnage. Quant à Malik Zidi, pourtant dans un rôle loin d'être évident, parvient à faire exister son personnage d'amoureux troublé par le désarroi de sa bien-aimée avec beaucoup de finesse. J'aime beaucoup ce type de films, que d'aucuns qualifieraient volontiers de "parisien", assez intimistes, très portés sur l'analyse psychologique de personnages momentanément désorientés. (Cela me rappelle certains films de Christophe Honoré, entre autres). Ici, Célimène/Nathalie, dans sa rayonnante trentaine, écrivain en panne d'inspiration, parvient à distiller les inquiétudes d'une génération qui a le talent et l'audace de s'en retourner vers celle qui lui succède. Je ne peux que conseiller ce film très bien fait, dans lequel la réalisatrice Sophie Fillières sait au mieux tirer partie du charme inconstable de Chiara Mastroianni, pour nous offrir comme une universalité des troubles des jeunes adultes, à califourchon sur une jeunesse perdue et une maturité à venir. Un film subtil, jamais lourd, ponctué de dialogues écrits avec excellence, émouvant comme un ciel de septembre, beau comme une première feuille d'automne.
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