Obama, le roi du monde ?

Tous à l'OTAN ! Je souhaite revenir un instant sur la première visite de Barak Obama sur le sol français, à l'occasion des 60 ans de l'OTAN. Certes, cela a déjà fait grand bruit. La visite d'Obama ajoutée au retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, il faut dire que ce n'était pas rien. En marge, il y eut aussi, dans les quartiers pauvres de Strasbourg, alors que les grands de ce monde étaient protégés par 11.000 policiers, des saccages, dus aux anti-atlantistes. Je ne critique pas leur opposition, loin s'en faut, je regrette non seulement la mise à sac, mais aussi que les forces de l'ordre aient été incapables d'intervenir pour assurer la sécurité de ce quartier pauvre, toute occupée qu'elles étaient à protéger cet inoubliable sommet. Les médias furent partagés, une partie approuvant ce retour de la France dans le commandant intégré de l'OTAN, une autre partie le regrettant vivement. Le fameux article 5 de la Charte de l'OTAN pose effectivement problème. Mais ce n'est pas là-dessus que je voudrais revenir. En effet, la presse fut unanime, et presque prosternée devant Barak Obama. Que les journaux "pipole" alimentent leurs chroniques de la belle amitié de Michelle pour Carla, ou qu'elle se félicite de la connivence supposée entre Barak et Nicolas, c'est leur gagne-pain. Mais que nombre de médias plus "sérieux" n'aillent pas plus avant, c'est étonnant et très regrettable. Médias fort timorés devant l'encouragement pour le moins appuyé du Président des USA fait aux pays de l'Union Européenne pour accueillir au plus tôt la Turquie en ses rangs ! On ne loupe pas une Ségolène Royal qui essaie de redonner un peu de dignité à l'homme Africain - et je reconnais que ce fut peut-être un peu indélicat dans la forme - moquant "quelqu'un venu vous dire...", alors qu'on se prosterne devant un Barak Obama venu donner des leçons d'Europe, c'est assez cocasse. La presse se moque suffisamment de son lectorat - ou du lectorat du journal d'à côté - en lui reprochant de faire des politiques de véritables idoles, des gurus, des stars, pour ne pas avoir le moindre recul sur elle-même. Et là, rien ou presque, un concert de louanges. Ite missa est ! Je suis un partisan de Barak Obama. Et la question se posait à peine durant sa campagne, pour mettre fin à une bien longue période dominée par les Conservateurs, parmi lesquels les fameux "neo-cons" à qui l'ont doit bien trop de dommages. Il a toujours évident que c'est sincèrement qu'il a évoqué la nécessité d'un monde multi-polaire, songeant toujours en filigrane que le pôle Etasunien devait rester le premier de tous les pôles... L'engouement suscité, et la joie de son élection ne doit cependant pas être un anesthésique généralisé, annihilant toute réflexion, toute critique. Tout Barak Obama qu'il est, je ne pense pas qu'il soit parfait. C'est un de ses rôles majeurs que de songer à l'intérêt de son pays, mais il faut savoir lui éviter de plus larges velléités. Barak Obama n'est probablement pas le roi du monde, mais il semble désormais être le roi des journalistes.