ChonChon, un people ?

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Je peux, moi aussi, mettre de photographie de moi sur mon blog ! Et pourquoi pas ?
Etant donné le succès qu'a connu cette photographie sur ma page FaceBook, je me suis dit que je pouvais bien la publier sur mon blog.

"Une bonne soirée, c'est une soirée bien arrosée où ChonChon finit avec une perruque blonde sur la tête, une robe sur le cul, et des chaussures à talons aux pieds" m'avait dit (pas mot pour mot) mon ami Didou. C'était souvent vrai à Toulouse, et ça l'est un peu moins à Paris. Le temps passe...

Comme beaucoup, j'avais trouvé un site amusant (mais j'en ai oublié le lien) où l'on pouvait mettre sa photographie à la une de tel ou tel magazine. A l'heure de la pipolisation, je n'ai pas quand même pas bradé mon image, et je me suis contenté de la une de Vogue. Quand même, je veux bien être un people, mais je ne vais pas accepter pour autant toutes les vulgarités...

Je plaisante. Je ne suis pas un adepte de cette pipolisation, et je ne souhaite pas particulièrement devenir une célébrité. Je ne pense pas avoir l'assise psychologique qui convient pour pouvoir supporter une quelconque pression médiatique momentanée, et je ne souhaite nullement m'exhiber sur TF1 ou sur M6, dans je ne sais quelle émission poubelle, de type "reality show", confession ou témoignage.

Ce phénomène qui consiste, à cause de la soif insatiable et quotidienne de nouveauté, à vouloir à tout prix "en être" quelle qu'en soit la raison, à être posé, soit au pinacle, soit au pilori, m'échappe, et m'écoeure un peu. Je ne considère pas que la sentence de Warhol qui consiste à dire que chacun connaître (ou pourra connaître, je ne sais plus) son quart d'heure de célébrité soit une vérité première. Il y a je crois un certain second degré dans son aphorisme.

Vouloir être connu et/ou reconnu par le plus grand nombre, à tout prix, est symptomatique d'une époque, une dérive de la "société du spectacle" théorisée par Guy Debord. Mais c'est ce "à tout prix" qui me gène. Je ne suis pas prêt à tout et à n'importe quoi pour qu'on parle de moi. Cependant, si c'était pour un fait "héroïque", politique, artistique, et surtout littéraire, j'avoue que je serais sensible à cette médiatisation. Etre médiatisé et être un people, ce n'est pas la même chose.

En revanche, imaginer les privilèges que peut conférer et la reconnaissance, et la médiatisation, peut être tentant. Rien ne coûte de rêver un peu. Mais ce sont bien ces "privilèges" qui sont gênants. Ne devrions-nous pas, tous, pour des raisons plus ou moins "importantes", être les bénéficiaires d'une certaine reconnaissance ?

C'est bien ce déficit de reconnaissance, et aussi les modèles qu'on nous impose, qui auront généré cette irrépressible envie d'être pipolisé. C'est un fait de société qui s'est généralisé, au détriment de l'art, de la culture en général, et de la qualité des informations. Un dommage collatéral.