College Rock Star

Du rock au collège !

A peine arrivé dans son nouveau lycée, Will Burton découvre que les étudiants ne sont intéressés que par une seule chose : une compétition musicale entre tous les lycées de la région où le meilleur groupe de rock gagne un contrat avec une maison de disque. Sympathisant avec la timide et studieuse Sam, Will se retrouve malgré lui manager d'un groupe comportant tous les bras cassés du lycée. Encadré par la force tranquille de Sam ainsi que l'énergie de Charlotte, la bombe du lycée séduite par sa connaissance encyclopédique de la musique, il va réussir à transformer ces loosers en véritable groupe de rock. Contre toutes attentes, leur groupe parvient à intégrer la compétition et va affronter le groupe favori lors d'une finale où tous les coups sont permis.

Todd Graff (scénariste, réalisateur, acteur) nous propose un teenage-movie musical qui casse un peu les codes du genre, en supprimant beaucoup de guimauve et de cliché, en ajoutant de la bonne musique. Bref, il reprend les codes de "High School Miscal 1, 2 & 3", pour nous proposer un film plus malin, qui voit un peu plus loin que le bout de son nez. Et c'est plutôt réussi.

Certes, le film est trop long, mais c'est largement compensé par la description de personnages moins niais, et psychologiquement plus aboutis, et ici, on ne se prive pas d'être plus critique, et plus réaliste, sur la jeunesse américaine. Il n'hésite pas à parler de solitude, de mal de vivre adolescent, et même d'échec.

Sans une excellente interprétation, cela n'aurait guère été possible. C'est Gaelan Connel (Will) qui mène la danse, le rock devrais-je dire. Fan de Davis Bowie, bon connaisseur de l'histoire du rock (on va même jusqu'à évoquer le punk et les Ramones !), il va donc constituer un groupe de rock, avec batterie, guitare, basse... Ce jeune acteur est parfaitement bien dans son rôle, ni moche ni bellâtre, et n'est pas un enfant star hollywoodien : il n'avait joué, dans un petit rôle, que dans "Le Chocolat" de Lasse Hallström en 2001, avec Binoche, Depp, Dench, Molina).

Du côté des filles, ce sont la blonde Alyson Michalka (Charlotte), qui ne joue pas précisément une méchante harpie, et qui se révèle plutôt bonne fille, et l'incontournable Vanessa Hudgens (héroïne de la trilogie "High Scholl Musical") bien meilleure ici que lorsqu'elle est noyée dans ses guimauves avec Zac Efron. Elle n'en fait pas trop et joue davantage en demi-teinte.

Dans le rôle de la mère, une injustice que réparera peut-être enfin le cinéma : Lysa Kudrow. Elle était la géniale Phoebe dans la série "Friends", seule actrice intéressante du casting de la série. Elle joue ici la mère de Will, avec beaucoup de finesse, ni mère poule, ni mère copine, offrant à son personnage juste ce qu'il faut de fantaisie. Elle est excellente. J'espère qu'Hollywood saura lui proposer enfin des rôles à sa mesure.

C'est un film estival, mais ce n'est pas pour autant une comédie musicale niaise comme il y en a désormais bien trop. Certes, il aurait du être écourté d'un quart d'heure, mais il reste inventif. Quelques scènes sont parfaites : le portrait de Sa5m (le 5 est muet) par Will ; la visite d'une salle de concert culte à New York ; l'apparition de David Bowie...

Et même si ça ne casse pas trois pattes à un canard, et même si les rockeuses ne valent pas les rockers du début des années 80 (entre autres), c'est bien fait, pas sirupeux, pas niais, et plutôt enlevé, avec ce qu'il faut d'auto-critique chez les personnages. Une bonne surprise.

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