Sita chante le blues

Amour triste.

Sita, déesse indienne et épouse dévouée, est répudiée par son mari, Rama. 
Nina (la réalisatrice elle-même) dresse un parallèle entre sa vie et celle de Sita quand son propre mari, installé en Inde, met fin à leur mariage par e-mail... 

Adaptation musicale du Râmâyana, célèbre épopée de la mythologie indienne, Sita chante le blues mêle tragédie ancienne et comédie contemporaine.
Singes volants, monstres et dragons, dieux et déesses, bulbes oculaires ailés sont chorégraphiés avec la musique d'Annette Hanshaw, chanteuse jazz des années 20.

Nina Paley est une touche à tout, réalisatrice, scénariste, productrice, monteuse, responsable d'animation... Elle nous propose, à partir de sa vie personnelle, une tragi-comédie animée très originale.

Se plaçant sur trois niveaux de narration, sa vie, la vie de Sita, les chansons d'Annette Hanshaw (blues des années 20), elle convoque toutes sortes de techniques d'animation : théâtre d'ombres, fausses peintures animées, cartoon, dessin animé traditionnel. C'est fluide, poétique et drôle.

Le film est aussi, avec un clin d'oeil à Bollywood et son style clipesque sur-rythmé, autre chose qu'un foisonnement esthétique : un modeste mais truculent manifeste féministe délicieusement épicé.

Sans grands moyens mais avec beaucoup d'inventivité et d'éclectisme, Nina Paley nous offre un film d'animation incomparable, très personnel, et c'est justement que le Festival d'Annecy lu a accordé un prix.

Les chansons d'Annette Hanshaw ponctuent des morceaux de comédies musicales made in Bollywood avec beaucoup de saveur. Envolées lyriques et blues des affres de l'amour constituent une très belle bande son.

Cr film est une petite merveille à découvrir.