Août 2009
Que me restera-t-il de cette pause estivale, et plus précisément de ce mois d'août, et de mon retranchement du monde ?
En tout et pour tout, j'ai compté, je n'ai guère parlé qu'à une dizaine de personnes durant ce mois d'août, en incluant la caissière du Franprix et celle du Monoprix.
Non pas que je sois resté reclus, puisque je suis beaucoup sorti, m'astreignant presque à une promenade quotidienne, quel que soit le temps. Ces promenades dans Paris, sans but, que j'aime tant.
J'ai vu plus de vingt films, j'ai beaucoup lu, des livres, des journaux, des magazines. J'ai feuilleté beaucoup de livres d'art. Je suis allé visiter le forum de Libération, j'ai écouté la radio, j'ai regardé quelques programmes à la télévision. Je ne suis pas entré dans un quelconque monde virtuel, mon imagination n'est pas morte, pas plus que ma libido.
J'ai rêvé, ou plus exactement, j'ai rêvassé, sur tant et tant de choses qui me préoccupent. Il y a toujours des "trucs" et des "machins" qui me préoccupent. Surtout lorsque je ne parviens pas à m'endormir, comme c'est souvent le cas.
J'ai appris "des choses", empilé des connaissances, j'ai écouté et regardé le monde comme il va et comme il ne va pas. J'ai relu les discours de Barack Obama, j'ai visité des sites de partis politiques français, de courants d'idées, de clubs de réflexion. J'ai butiné de Badiou à Gauchet à Finkielkraut.
J'ai regardé et écouté les autres, pour comprendre comment va le monde, pour mieux saisir ce qui nous attend. J'ai songé aux élections à venir aussi, avec craintes. Peu de choses me ravigotent à ce propos, et "l'opinion publique" me terrorise toujours autant. Comme à 15 ans.
Je me suis en marge, en excentricité, presque entre parenthèses, pour appréhender mes lendemains. Nos lendemains. Je n'ai guère le souci de moi, pas suffisamment.
De cette pause estivale je retiendrai le calme, le silence. Qui me manquaient tant.
Demain c'est septembre, et il faudra s'agiter, se remuer, se secouer... pour quitter cette marge si reposante.
C'est un fait majeur de notre temps, la marge se rétrécit considérablement.