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La Vie ChonChon
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27 septembre 2009

Hotel Woodstock

Hotel_Woodstock"Flower Power".

1969. Elliot, décorateur d'intérieur à Greenwich Village, traverse une mauvaise passe et doit retourner vivre chez ses parents, Jake & Sonia, , dans le nord de l'État de New York, où il tente de reprendre en mains la gestion de leur motel délabré.

Menacé de saisie, le père d'Elliot veut incendier le bâtiment sans même en avoir payé l'assurance alors qu'Elliot se demande encore comment il va enfin pouvoir annoncer qu'il est gay...Alors que la situation est tout simplement catastrophique, il apprend qu'une bourgade voisine refuse finalement d'accueillir un festival de musique hippie. Voyant là une opportunité inespérée, Elliot appelle les producteurs.

Trois semaines plus tard, 500 000 personnes au moins envahissent le champ de son voisin et Elliot se retrouve embarqué dans l'aventure qui va changer pour toujours sa vie et celle de toute une génération.

Nous connaissons tous la filmographie de Ang Lee, réalisateur plutôt talentueux : "Garçon d'honneur", "Salé, sucré", "Raison et sentiments", "Tigre et Dragon", "Le Secret de Brokeback Mountain"... Et quand il ne sombre pas dans la guimauve, il est bon. C'est ici le cas.

Il évite de nous plonger vainement dans l'aspect musical de Woodstock, les documentaires multiples le faisant mieux, et il y en a pléthore ! Il nous raconte simplement une petite histoire dans la grande histoire que fut ce festival en 1969. Il y évoque le choc des générations, la mutation de la culture, et intelligemment, sans jamais sombrer dans la nostalgie.

Il restitue une atmosphère, un décor, un mode de vie, un euphorique idéalisme, parvenant même à retrouver le grain des images de l'époque. L'ensemble est poétique, souvent et volontairement désopilant, humaniste et généreux, sans tomber pour autant dans la mièvrerie. 

Il a mis un soin particulier à choisir sa distribution : Emile Hirsch (parfait en paumé post-Vietnam) qui depuis "Les Seigneurs de Dogtown", "Alpha Dog", et "Into the Wild" continue de faire des choix judicieux. Liev Shreiber dans un contre emploi épatant, lui faisant quitter les films "musclés" pour interpréter un travelo responsable de la sécurité assez jubilatoire. Les parent d'Elliott sont incarnés par des comédiens anglais qui manifestement s'amusent bien : Henry Goodman et surtout Imelda Staunton (immense actrice de théâtre issue comme Emma Thomson et Stephen Fry de Cambridge University, et qui incarna l'inoubliable "Vera Drake" de Mike Leigh). Et derrière eux, une multitude de comédiens ayant accepté des saynètes toutes plus désopilantes les unes que les autres.

Enfin, dans le rôle d'Elliot, l'impeccable Demetri Martin, véritable découverte du film. A la fois enjoué et serein, amusé et lucide, excité et posé, il ne surjoue jamais. Il me tarde de le revoir, sachant qu'il tient le haut de la fiche avec Brad Pitt dans un film qui sortira prochainement.

Sur un sujet casse gueule qui présentait une multitude d'écueils (musique archi-connue, nostalgie mièvre, poncifs libertaires, sexualité débridée, drogues, etc...) Ang Lee parvient à nous proposer un film, qui ne tombe pas dans ces écueils mais s'en amuse, certes sans grande prétention, mais abouti et réussi, restituant avec tendresse et sourire l'air du temps de la fin des années 60.

Il nous dit probablement aussi qu'on ne doit pas retirer à la jeunesse toute la légèreté dont elle a aussi besoin pour être curieuse et s'épanouir. S'il ne glorifie pas le "Flower-Power", il ne se prive pas de titiller le climat socio-économico-culturel qu'on fait peser sur la jeune génération.

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