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La Vie ChonChon
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4 octobre 2009

The Informant

The_Informant

Trouble-jeu...

Quelle mouche a donc piqué Mark Whitacre ? Pourquoi un des cadres supérieurs les plus brillants du géant agroalimentaire Archer Daniel Midlands (ADM) décide-t-il soudain de dénoncer les pratiques de sa société et de devenir le chevalier blanc du consommateur ? Se prend-il pour un justicier ? Un héros ? Espère-t-il une médaille ou la reconnaissance éternelle du bon peuple ?
Avant d'obtenir tout cela, Whitacre va devoir fournir au FBI des preuves concrètes des manoeuvres illicites d'ADM. Porter un micro, jouer les agents secrets... L'ennui, c'est qu'il a
tiré lui-même des profits non négligeables des dites manoeuvres, et que son témoignage, pour le moins... fluctuant, risque fort de compromettre le travail des enquêteurs. Peut-on se fier à cet homme à l'imagination galopante? Y a-t-il la moindre parcelle de vérité dans ses allégations ?

Steven Soderbergh, véritable touche à tout du cinéma (réalisateur, acteur, producteur, compositeur, monteur, directeur photo, etc...) nous propose une filmographie éclectique depuis désormais 20 ans. Tout n'est pas du niveau de "Erin Brockovich" (en 2000) ou de "Traffic" en 2001, mais ses films font souvent date : "Sexe, mensonges et vidéo" en 1989, "L'Anglais" en 1999, "Ocean's Eleven" en 2002, "Bubble" en 2006, ou "The Good German" en 2007 (entre autres) avaient tous quelque chose d'intéressant.

C'est une "comédie/thriller industriel" qu'il nous propose aujourd'hui. Si le film, lorsqu'il se perd un peu dans les méandres du complot industriel est correct, dès qu'il se ressert sur le personnage de Mark Whitacre, est passionnant. Cet anti-héros est à la fois misérable et grandiose, mais toujours fascinant. Et c'est à travers de son personnage que Steven Soderbergh se plaît à nous manipuler, avec beaucoup d'amusement.

Le film serait anodin sans Matt Damon qui prouve, une fois encore, qu'il peut être un acteur génial. Impossible selon moi de ne pas être emporté par son jeu, sa gouaille, la fausse modestie et la réelle ambition de son personnage, qu'il incarne à merveille. Pour autant, il ne se livre pas à une "performance" oscarisable, tant il semble jouer sans effort. Il est indéniablement le plus bel atout du film. Matt Damon est parfait en agent-double, s'essayant au trouble-jeu du parfait manipulateur.

Dans un rôle secondaire, celui de l'agent du FBI Brian Shepard, l'acteur Scott Bakula (prestigieuse carrière TV) est comme à son habitude, parfait. Un jeu presque en retrait, comme un créateur un peu dépassé par sa créature.

Sous ses airs de comédie, le film réfléchit aussi, sans être pontifiant, sur la mégalomanie, sur les engrenages (si chers à Mamet), sur les mensonges, sur les apparences, sur l'égoïsme, et sur les méfaits des immenses entreprises, toujours prêtes à tout, se voilant derrière la nécessité de la concurrence, à s'entendre pour mieux flouer les consommateurs.

J'attends avec impatience les retrouvailles de Steven Soderbergh et Matt Damon, dans ce qui pourrait être un excellent film, à sortir prochainement, "Liberace". En effet, le réalisateur et l'acteur sont en parfaite osmose, et c'est une des raisons qui font de "The Informant" un bon film.

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