(500) jours ensemble

Pop Romance.

Tom croit encore en un amour qui transfigure, un amour à la destinée cosmique, un coup de foudre unique. Ce qui n'est pas du tout le cas de Summer. Cela n'empêche pourtant pas Tom de partir à sa conquête, armé de toute sa force et de tout son courage, tel un Don Quichotte des temps modernes. La foudre tombe le premier jour, quand Tom rencontre Summer la nouvelle secrétaire de son patron, une belle jeune fille enjouée.
Au 31ème jour, les choses avancent, lentement. Le 32ème jour, Tom est irrémédiablement conquis, pris dans le tourbillon étourdissant d'une vie avec Summer. 185 jours après leur rencontre, la situation est de plus en plus incertaine ? mais pas sans espoir. Alors que l'histoire fait des allers-retours au sein de la relation parfois heureuse, mais souvent tumultueuse de Tom et Summer, le récit couvre tout le spectre de la relation amoureuse, du premier coup de coeur aux rendez-vous, du sexe à la séparation, à la récrimination et à la rédemption et décrit toutes les raisons qui nous poussent à nous battre aussi ardemment pour arriver à trouver un sens à l'amour... Et, avec un peu de chance, à en faire une réalité.

Le clippeur Marc Webb nous propose son premier long métrage, et c'est plutôt réussi. Le style est pétillant, la forme est ludique, et ça fourmille d'idées. Le patchwork est plutôt original et réussi.

Revoir les codes de la "comédie romantique" aurait pu suscité quelques plantages magistraux. Le réalisateur a pris soin de ne pas encombrer son histoire des gadgets technologiques actuels : les sms et les mails. Et voilà qui aère beaucoup le film. Et comme le scénario est plutôt habile, et revêts de tangible qualités d'écritures, le film, dans un genre certes mineur, est néanmoins à placer sur le haut du panier.

Le plaisir de retrouver Matthew Gray Gubler, dans un second rôle (le copain Paul), et qui possède un pouvoir comique qu'on aimerait voir ailleurs que dans la série "Esprits Criminels", ou qu'en dans le génial "La vie aquatique" de Wes Anderson.

Le plaisir de se laisser aller au charme de Zooey Deschanel (enfant du sérail), qui avait fait mouche en 2000 dans "Presque Célèbre", et que l'on avait retrouvée en 2007 dans le maginfique "L'Assassinat de Jesse James..." ou dans "Phénomènes" aux côtés de Mark Wahlberg. Son personnage dans une des séries les plus déjantées des USA, "Weeds" est aussi très réussi.

L'immense plaisir de retrouver celui qui a quelque chose du regretté Heath Ledger, Joseph Gordon-Levitt, et qui sans aucun doute possible a tout pour devenir un immense acteur. Enfant star, il a écumé un grand nombre de séries TV, puis fait ses premiers pas chez Robert Redford dans "Et au milieu coule une rivière" en 1993. En 2007, ses prestations dans "Miracle à Santa-Anna" de Spike Lee et dans "The Lookout" de Scott Frank étaient intéressantes. Mais c'est surtout dans le sublime "Mysterious Skin" de Gregg Araki en 2005 qui l'aura sorti d'une pléthore de films oubliables, pour révéler toute l'étendue de son talent, et ses étonnantes et rares capacités de polymorphe.

La réunion d'un scénario bien fichu, d'une mise en scène inventive, d'un casting réussi autour d'un acteur immensément talentueux, font de ces "(500) jours ensemble" une comédie romantico-pop qui dépoussière un peu le genre avec talent. Et pour une fois qu'on s'intéresse au cinéma aux amours des moins de 30 ans, ça ne gâte rien.