Les joies de la famille.

Homoparentalité.

Göran et Sven, un couple homosexuel vivant dans une banlieue suédoise idyllique, ont été jugés aptes à adopter un enfant. Un jour, ils reçoivent une lettre leur apprenant qu'ils vont pouvoir élever un jeune suédois nommé Patrik, âgé d'un an et demi. Mais quand Patrik arrive, ils ont une surprise...

Voici donc, venue de Suède, une comédie de Ella Lemhagen, sur l'homosexualité et l'homoparentalité, ayant pour cadre une petite ville aux airs de village. La réalisatrice avait été mieux inspirée en 2000, lorsqu'elle nous proposa "Les aventures de Tsatsiki".

Pour autant, sur un scénario assez conventionnel, probablement pour plaire à un large public, probablement aussi inspiré des comédies américaines particulièrement en vogue, le film n'est pas déplaisant, loin de là. La mise en scène est soignée, fait preuve de simplicité, avec une rigueur certaine. Il faut dire que le film est inspiré d'une pièce de théâtre suédoise, de Michael Druker, dont la réalisatrice n'a peut-être pas souhaiter s'émanciper.

C'est drôle et triste, tendre et dramatique, touchant et piquant. Même dans un pays comme la Suède, particulièrement libéral, l'homosexualité et l'homoparentalité, dès lors qu'on quitte les grandes villes, ne sont pas toujours bien acceptées.

L'interprétation est réussie : Gustaf Skasgard (Göran) sait jouer assez finement ses joies et ses tourments, et cela n'aura pas échapper à Peter Weir, qui lui a offert un rôle dans "A marche forcée" aux côté de Colin Farrell et Ed Harris qui sortira en 2010 ; Torkel Petersson (Sven) se sort bien de son rôle plus antagoniste, entre bonté, tendresse et alcoolisme ; quant à Thomas Ljungman (Patrik), en adolescent difficile qui se laisse dompter, parvient à affirmer sa présence, sans histérie ni mièvrerie.

C'est donc une comédie assez douce, mais quand même teintée d'un peu d'amertume, fort agréable à voir. C'est bien fichu, même si l'on aurait pu souhaiter davantage d'audace, et une mise en scène un peu plus près des personnages, à la façon d'un Sokourov, d'un Gus Van Sant, ou d'un Larry Clark, parce que l'histoire s'y prêtait. C'est agréable donc, et surtout, c'est toujours d'actualité, et peu abordé au cinéma.