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25 octobre 2009

Casanegra

CasanegraCasa la blanche, Casa la noire.

Dans le Casablanca d'aujourd'hui, deux amis d'enfance, Adil et Karim, vivent d'expédients et de petites combines. L'un emploie des enfants vendeurs de cigarettes au détail, et décide de mettre sa vie sur le droit chemin et d'aider sa famille. L'autre a trouvé la solution miracle à tous ses problèmes : acheter un visa et un contrat de travail pour émigrer vers Malmö, en Suède, ville mythifiée dont il rêve à travers une carte postale.

Adil avec ses rêves d'un ailleurs qu'il imagine clément, riche et civilisé, et Karim plus lucide et responsable, en charge de sa famille et prêt à tout pour améliorer sa situation. Deux êtres unis par une forte amitié, par-delà leurs différences.

Casablanca, ville complexe, en mouvement, où se côtoient misère et opulence, humour et violence. Déchirée par un système de valeurs, perverti et paradoxal. Casablanca devient alors CasaNegra. Rue glauques, bars sombres, l’univers torturé casablancais sert avant tout de toile de fond à une histoire d’amitié.

Nour-Eddine Lakhmari a pris la décision de faire de Casablanca son personnage principal, et c'est une excellente idée. Mais aborder le réalisme social en le mâtinant sans cesse de références et de tics hollywoodien dessert beaucoup le film, jusque dans sa musique souvent lourdingue. Car traiter du caïdat local et du racket casablancais en faisant des clins d'oeil aux USA n'est pas une bonne idée.

Après la ville de Casablanca, c'est le casting qui sort le film de l'indigence : il est impeccable. Anas El Baz (Karim) et Omar Lotfi (Adil) sont plein d'énergie et de vivacité, et sauvent le film. On retrouvera bientôt Omar Lotfi aux côtés de Grégoire Leprince-Ringuet et de Thierry Frémont dans "Djinns" de Hugues Martin l'an prochain. Nous découvrons aussi Mohamed Benbrahim, probablement un immense acteur marocain (vu dans "Les Casablancais" d'Abdelkader Lagtaa en 2001), dans son rôle du caïd Zrirek, passant avec désinvolture de la violence à la sympathie, de l'humour à la gravité.

Nous voyons trop peu de films venant du Maghreb pour bouder notre plaisir, mais nous aurions été plus émus par davantage d'authenticité que par ces tics américains qui polluent le film. Et ce sont uniquement Casablanca, l'amitié et ses interprètes qui vous offriront ici tout le plaisir cinématographique. Et c'est déjà ça !

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