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25 octobre 2009

Winnipeg mon amour

Winnipeg_mon_amourMa ville, notre ville.

Winnipeg mon amour est un hommage doux-amer à la ville natale de Guy Maddin au Canada. Ville des superlatifs, selon le réalisateur : la plus froide au monde, le plus petit parc du monde, la ville des somnambules, des magnétiseurs et des séances de spiritisme, une ville somnolente, habitée par les esprits.
C'est ainsi que la décrit à la première personne le narrateur, en la regardant défiler derrière la fenêtre d'un train. Plongeant son regard dans le paysage délavé, il repense à son enfance, à l'histoire et à la topographie de sa ville.

On reconnaît tout de suite ce qu'est le beau cinéma quand on est devant un film comme "Winnipeg mon amour". Car plus qu'un film, c'est bien du cinéma. Guy Maddin continue son oeuvre, après "Et les lâches s'agenouillent", "The saddest music in the world" et "Des trous dans la tête". Mais cet opus là, plus personnel, est unique, somptueux.

Il y a le mélange de fiction de réalité, le partage de la ville et lien personnel que le réalisateur a avec elle, tout en subjectivité fétichiste, fantaisiste, et amusante. Guy Maddin reconstruit son monde et son passé, en faisant un joli pied de nez à l'idéologie du réalisme. Et c'est presque hypnotique.

Si le réalisateur penche parfois du côté de chez David Lynch, il rend un hommage évident à Méliès, Murnau et Tzara, pour le ton poétique, l'humour décalé, et la force ludique. C'est cinéphage sans être pontifiant, sans être en références perpétuelles.

Les "reconstitutions fictionnelles", avec entre autres Ann Savage (1921-2008) dans le rôle de sa mère, et Amy Stewart (connue pour ses rôles dans les séries TV "Lost les disparus", "Desperate Housewives", "The starter wife", "Raising the bar, Justice à Manhattan") sont totalement décalées et magnifiques.

Les images d'archives municipales sont superbes, sublimées par les textes et la voix off de Guy Maddin, allant jusqu'à provoquer de très belles émotions, notamment lorsqu'il évoque l'ancienne piscine à trois niveaux, et surtout la patinoire et les joueurs de hockey si chers à son père et à son enfance. 

Même si ce n'est pas un cinéma "grand public", ce n'est pas du tout pédant ou pontifiant, et "Winnipeg mon amour" parvient à susciter de réelles émotions, sur le passé, l'enfance, les chers disparus, la jeunesse. Un petit chef d'oeuvre qui mérite une réelle et tangible reconnaissance auprès d'un plus large public ! Du cinéma qui touche à l'art et à l'universel.

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