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27 octobre 2009

Le Ruban Blanc

Le_Ruban_BlancL'aube du XXème siècle.

Un village protestant de l'Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre mondiale (1913/1914). L'histoire d'enfants et d'adolescents d'une chorale dirigée par l'instituteur du village et celle de leurs familles : le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans... D'étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d'un rituel punitif. Qui se cache derrière tout cela ?

Michael Haneke n'est pas un cinéaste facile, et il y a ses admirateurs et ses détracteurs. Il est incontestablement un maître lorsqu'il analyse la violence, ses causes, ses conséquences. "Le Ruban Blanc", co-production de la France, de l'Italie, de l'Autriche et de l'Allemagne, revient donc sur son thème de prédilection. Après entre autres autres "Funny Games" (1997), "Le Temps des Loups" (2003), et "Caché" (2005), il nous livre ici un film très abouti.

Comment ne pas remarquer ce somptueux noir & blanc, cette esthétique glacée, cette lumière inquiétante, rarement vus au cinéma, si ce n'est, peut-être, chez Leni Riefenstahl. C'est radical, froid, implacable et oppressant et souligne la rigueur magistrale du cinéaste, et l'austérité de son propos.

Et le propos de Michael Haneke est le suivant : les ravages causés par les principes d'éducation réactionnaires, le lourd poids de la religion, et l'hypocrisie du puritanisme. L'exigence de pureté et le vertige de l'innocence ne peuvent dissimuler la noirceur qui entre dans les coeurs des jeunes, et c'est tout l'engrenage "oppression, culpabilité, répression" qui est fustigé par le cinéaste. 

Et tout est accentué par des plans séquences parfaits, où tout semble caché, mais où tout est bien là, quelque part ; par une absence presque totale de musique. Superbement filmés, les portails, les portes, les fenêtres, les rideaux derrières lesquels se nourrissent les horreurs de demain.

Les acteurs sont à l'unisson, presque tous aussi inquiétants les uns que les autres. On note la présence d'Ulrich Tukur, un comédien que j'apprécie particulièrement, et qui continue sa carrière internationale après "La vie des autres", "Séraphine", "Eden à l'ouest".

Vous n'oublirez pas les visages de ces acteurs en herbe, adolescents sur les épaules desquels pèsent déjà tant d'horreurs : Steffi Kühnert (Anna), Maria-Victoria Dragus (Klara) et Léonard Proxauf (Martin, sur l'affiche) qui endosseront peut-être 1914-1918 pour devenir peut-être les bourreaux de 1939-1945.

A ne pas manquer.

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